Dette publique : qui doit la payer ?23/07/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/07/P4-3_Capitaliste_aspire_les_richesses_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C109%2C800%2C559_crop_detail.jpg

Leur société

Dette publique : qui doit la payer ?

Le 15 juillet, en même temps qu’il annonçait sa volonté de réduire la dette publique, Bayrou affirmait qu’elle était due au financement d’un « modèle social » trop coûteux. Il s’agit là d’un mensonge grossier.

Illustration - qui doit la payer ?

La dette de la France s’élève aujourd’hui à 3 345,8 milliards d’euros. Les seuls intérêts de celle-ci atteignent 55 milliards d’euros par an, soit presque autant que le budget de l’Éducation nationale. Si cette dette a triplé en vingt ans, les dépenses sociales n’y sont pour rien.

La dette a d’abord fait un bond après la crise financière de 2008. L’État avait alors mobilisé 360 milliards pour soutenir le secteur bancaire menacé de banqueroute. Puis il y a eu le « quoi qu’il en coûte » de Macron lors de la crise du Covid, dont le coût est estimé à 400 milliards d’euros. Sous couvert de soutenir l’économie, il s’agissait surtout de soutenir les profits des grandes entreprises.

À ces dépenses « exceptionnelles » s’ajoute la rente annuelle de 211 milliards, évaluée par une commission sénatoriale, que l’État verse chaque année au grand patronat sans aucun contrôle. Dans le même temps, les dépenses dites de protection sociale ont représenté une part stable des dépenses : les prestations sociales ont représenté en 2023 31,5 % du PIB, c’est- à-dire de l’ensemble des richesses produites en France, contre 30,5 % en 2005. Elles sont d’ailleurs financées par les cotisations sociales et les impôts qui leur sont affectés, tels que la CSG, et en définitive par les travailleurs eux-mêmes. Alors, si quelqu’un doit payer cette dette, c’est d’abord ceux qui en ont profité et dont elle a accru la richesse.

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