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- Lutte ouvrière n°2959
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Dans les entreprises
Domo – Saint-Fons : contre les licenciements
Il y a un mois, la direction de l’usine chimique Domo Belle-Étoile, à Saint-Fons près de Lyon, a annoncé la fermeture des ateliers de la partie nord du site et 155 suppressions d’emplois.

Cette usine a été vendue au groupe belge Domo Chemicals par Solvay en 2020, sous la direction de la PDG, Ilham Kadri, qui vient d’ajouter à son salaire faramineux un bonus de 25 millions d’euros pour ses bons et loyaux services aux actionnaires.
Dans l’usine, la contestation commence à s’exprimer et à s’organiser : après deux premières assemblées générales et un rassemblement devant la salle des négociations entre la direction et les syndicats, des travailleurs postés en 5×8 ont écrit une pétition énumérant leurs revendications. Ils réclament la sauvegarde du maximum d’emplois, un minimum de 80 000 euros en plus des barèmes légaux pour les futurs licenciés et l’assurance que personne ne terminera à France Travail à la fin des congés de reclassement.
Jeudi 3 avril, une troisième assemblée générale a réuni 130 travailleuses et travailleurs, qui ont décidé d’appeler à une journée de grève le mardi 8 avril, et à un rassemblement devant l’entrée de l’usine à 6 h 30 pour diffuser un tract et s’adresser aux autres. Le jour dit, la présence d’une centaine de grévistes dynamiques, celle des syndicats CGT et CFDT, a décidé certains hésitants à franchir le pas et à débrayer quelques heures dans la matinée. Des salariés d’entreprises sous-traitantes, eux aussi menacés, se sont également arrêtés pour discuter. Un immense bouchon s’est formé à l’entrée, débordant sur la départementale qui longe l’usine. L’ambiance était chaleureuse et personne ne s’est impatienté car tout le monde était fier de cette première vraie réaction collective. Des travailleurs postés menacés par la fermeture des ateliers ont poursuivi des débrayages dans les jours suivants.
La direction n’a pas tardé à riposter, en faisant réquisitionner par la préfecture, toujours au service des patrons, la quinzaine de travailleurs de la chaufferie. Elle espère ainsi les empêcher de se lancer dans une grève qui la dérange de toute évidence. Peu après, le 10 avril, une cinquantaine de travailleurs se sont invités pour porter leur pétition eux-mêmes au directeur. Ce dernier était moins à l’aise face aux travailleurs que dans l’ambiance feutrée des négociations habituelles. Récemment arrivé, il n’en est pas à son premier plan de licenciements et a eu du mal à défendre celui-ci, bafouillant « ma réputation est surfaite, je n’ai fait que deux PSE ». Depuis la première annonce, l’ambiance a changé dans l’usine, et les travailleurs sont déterminés à ne pas en rester là.