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- Lutte ouvrière n°2967
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Dans les entreprises
Domo – Saint-Fons : non aux licenciements !
Le mouvement de débrayage de travailleurs postés et de journaliers de l’usine de Belle-Étoile en équipes 5×8 se poursuit contre la suppression de 155 emplois. Plusieurs dizaines d’entre eux se sont retrouvés devant l’usine les 2 et 3 juin pour diffuser un tract et convaincre leurs collègues de débrayer avec eux.
Durant plusieurs heures, les travailleurs sont restés à l’entrée et les discussions ont été nombreuses. Des salariés d’entreprises sous- traitantes se sont arrêtés, plusieurs manifestant leur solidarité et leur sympathie, parfois par des signes ou des tapes sur l’épaule pour les non-francophones comme les soudeurs ukrainiens.
Le 5 juin, le piquet à l’entrée du site a rassemblé encore plus de monde. Un groupe de travailleurs est allé au rassemblement organisé par la CGT devant le Medef à Lyon, pour faire connaître leur situation et leur combat. Le vendredi 6, la direction a tenté, en vain, d’intimider les travailleurs, en venant accompagnée d’un huissier sur le piquet, qui s’était maintenu.
Les séances de prétendues négociations avec la direction se succèdent, sans que rien ne bouge. Des représentants des ateliers en lutte y assistent en plus des élus syndicaux, après s’y être imposés, et observent directement les mensonges et le mépris de la direction. Le directeur s’est énervé face à un travailleur qui lui disait ses quatre vérités, et prétend que les revendications avancées menaceraient de couler l’usine. Comme si les patrons n’étaient pas en train de la fermer par morceaux !
Les travailleurs sont victimes de grandes manœuvres capitalistes : le géant allemand BASF, qui voulait récupérer l’ensemble de la production de polyamides d’Europe, et le belge Solvay, qui voulait s’en désengager, avaient vu leurs plans bloqués en 2019 par la Commission européenne, qui refusait que BASF se retrouve en situation de monopole. Ils ont alors sorti du chapeau une société belge, Domo, pour reprendre l’usine de Saint-Fons. Depuis cinq ans, celui-ci n’a fait aucun investissement majeur… et annonce aujourd’hui la fermeture de la moitié nord de l’usine, ce qui mettra BASF en situation de monopole en Europe pour une famille de polymères. En même temps, Domo vient d’annoncer la revente à BASF de la moitié de la joint-venture à Chalampé, achetée elle aussi en même temps à Solvay. La boucle est bouclée et la ficelle est grosse !
Les travailleurs continuent de réclamer une prime supralégale d’au minimum 80 000 euros en plus de la prime Domo (calculée selon le salaire et l’ancienneté) pour les salariés licenciés. Les patrons de Domo, Solvay et BASF, qui se sont entendus sur leur dos, ont largement les moyens de payer.
La semaine du 9 juin, des arrêts techniques importants et obligatoires étaient programmés, nécessitant l’intervention de dizaines d’entreprises sous-traitantes, mais aussi des salariés de Domo pour que les installations s’arrêtent correctement. Mais les rassemblements ont continué devant l’usine.