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- Lutte ouvrière n°2985
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Dans les entreprises
Durisotti – Sallaumines : assez d’être payés le 33 du mois !
Durisotti emploie 170 travailleurs, pour transformer des véhicules (chantier, camions de déménagement, police… ) à Sallaumines, près de Lens, dans le Pas-de-Calais.

L’entreprise a été rachetée à l’été 2024 par GTE Automotive, un groupe qui possédait déjà plusieurs petites entreprises de carrosserie dans la région. Il appartient à un couple de la famille Desprez, classée 406e dans les fortunes de France, avec 330 millions d’euros.
À peine arrivés, les nouveaux patrons ont multiplié les annonces fracassantes : ils allaient créer un site « décarbonné » de transformation de bus vers l’électrique, viseraient un effectif de 2 000 salariés sur le site en 2028, etc. Avec ce projet, ils ont frappé à toutes les portes possible : l’agglomération, la région, l’État… Selon les informations des salariés, GTE aurait touché généreusement plus de 10 millions, mais les patrons se gardent bien de dire combien ils ont reçu et où l’argent est passé.
Derrière le bla-bla, bien loin d’investir quoi que ce soit avec ces subventions publiques, les patrons laissent le site à l’abandon et n’achètent même pas le matériel minimal. Résultat, les véhicules ne peuvent pas être finis et livrés.
Plusieurs fois par jour, les salariés voient débarquer des huissiers qui réclament pour un fournisseur non payé. Récemment, la société qui loue les fontaines à eau est venue les démonter… puis les remonter, car les patrons avaient subitement trouvé de quoi payer l’arriéré. Ces derniers mois, même les salaires ne sont plus payés en temps et en heure, avec plusieurs jours de retard. Mais les factures n’attendent pas et la colère monte à chaque fois.
Face à des patrons qui ne savent que toucher des subventions et cacher combien ils touchent réellement, les salariés se mobilisent. Fin septembre, à Klégé, autre entreprise du groupe à Bapaume, le comportement zéro dépense de la direction a entraîné un arrêt de travail pour protester. La direction a choisi de payer tout le monde pendant 15 jours pour rester chez soi.
À Durisotti, les salariés ont mis des pancartes, alerté la presse et parlent de faire connaître partout leur situation. Pas question pour eux de passer sous la table, pas question de voir leurs frigos se vider, pas question d’accepter que les patrons s’assoient sur leur avenir.