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Leur société
Éducation nationale : un plan de licenciements qui ne dit pas son nom
Dans la seule académie de Créteil, 489 contractuels de l’Éducation nationale n’ont pas vu leurs contrats renouvelés. Cela signifie qu’ils devront s’inscrire à France Travail dès cet été.
Ils pourront cependant être appelés à la rentrée si le rectorat le juge nécessaire, puisque 400 d’entre eux seront placés dans un « vivier ».
Ces licenciements déguisés, qui jettent nombre de ces enseignants dans l’incertitude, sont d’autant plus révoltants que la pénurie de professeurs perdure. Pendant des années, les gouvernements successifs ont fermé les concours, refusé d’augmenter les salaires, supprimé des postes. Le volant de professeurs remplaçants a fondu. Un rapport sénatorial paru le 12 juin a mis en évidence les mensonges de l’actuel ministère de l’Éducation nationale, qui prétend avoir amélioré le remplacement des enseignants absents.
Le gouvernement avait promis de remédier à ces absences en mettant un professeur devant chaque élève. Le rapport des sénateurs montre a contrario qu’entre 2018 et 2024, dans les collèges et lycées, les journées d’absence de longue durée non remplacées ont doublé et s’élèvent à près de 950 000 par an. Dans le primaire, elles ont augmenté de 49 % sur la même période. Nombre de parents le constatent : leur enfant perd des heures de cours. En Seine-Saint- Denis, selon un rapport de la Cour des comptes de 2017, de la maternelle au bac, un enfant perdait déjà en moyenne un an de scolarité. Quand l’absence est programmée de longue date, par exemple pour un congé maternité ou une opération, il n’est pas rare que les rectorats mettent des mois à prévoir les remplacements.
Ces licenciements de contractuels montrent, s’il en était besoin, que tous les discours du gouvernement sur la priorité donnée à l’éducation sont du vent. Son seul problème est de faire des économies aux dépens des enfants.