À la demande d’élèves émus et révoltés par les massacres à Gaza, l’enseignante de physique-chimie avait accepté d’organiser une minute de silence à la fin de son cours, les élèves ne souhaitant pas y participer étant libres de sortir. Cinq jours plus tard, elle était convoquée par le rectorat et suspendue, en conservant son salaire mais avec interdiction de paraître dans le lycée. Le prétexte invoqué est le manquement au « respect de la neutralité ».

Les déclarations d’intention de l’Éducation nationale sur la formation de l’esprit critique des jeunes sont donc limitées aux sujets et aux indignations préalablement approuvées et dûment tamponnées par le gouvernement, dont on mesure d’ailleurs toute l’hypocrisie quand il fait mine de s’émouvoir des atrocités qui se produisent à Gaza.

Cette sanction s’ajoute à d’autres mesures arbitraires qui frappent des enseignants, militants syndicaux ou non. La semaine précédente, un autre rassemblement avait eu lieu en Seine-Saint-Denis pour protester contre la mutation forcée de cinq enseignants de collèges de ce département.

Différents rassemblements se sont déroulés les 3 et 4 juin, pour protester contre les sanctions, qu’elles soient ouvertes ou déguisées comme les mutations pour raison de service, auxquelles l’Éducation nationale semble avoir de plus en plus facilement recours pour sanctionner les fortes têtes.