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Ekidom – Poitiers : personnel réduit, locataires en colère
Au dernier conseil municipal de Poitiers, des locataires d’Ekidom, l’Office public de l’habitat de la communauté urbaine, porteurs d’une pétition intitulée « Ensemble pour des logements dignes » rassemblant plus de 900 signatures, sont intervenus pour faire entendre leurs revendications.

Ces dernières vont du souhait de l’amélioration de l’accueil, et d’une présence accrue sur le terrain, à la transparence du calcul des charges, l’entretien annuel des bâtiments et des matériels. Une centaine d’autres locataires se sont regroupés en association « Les oubliés d’Ekidom » pour faire pression afin d’obtenir… de l’eau chaude dans leur appartement !
Après les dix minutes d’interpellation des locataires, les élus sont intervenus à tour de rôle, pendant plus d’une heure et demie, alternant banalité misérabiliste sur Ekidom qui « loge les plus fragiles parmi les fragiles » et leçons de morale de la maire écologiste et de l’ancien maire PS à l’encontre des pétitionnaires soupçonnés de « faire le procès du personnel d’Ekidom ». Quant aux promesses, elles se résument principalement à brasser du vent, telle celle d’améliorer la qualité des services via des audits, ou la tenue d’un grand séminaire avec les locataires ; seuls deux postes d’agents de secteur seraient créés.
Les problèmes soulevés sont en partie la conséquence de la détérioration des conditions de travail dans l’office issu de la fusion, en 2017, des deux précédents bailleurs sociaux. C’est au point que le turn-over y est important depuis ; sans parler des salaires plus que modestes. Les chargées d’accueil dans les quartiers populaires font ce qu’elles peuvent pour répondre aux demandes des locataires mais tout ne peut se résoudre à leur niveau, ce qui crée souvent des tensions. Les chargés de secteur, censés être les interlocuteurs privilégiés sur le terrain, n’ont plus le temps d’y passer. Cette situation est bien connue des élus ; mais ils ne l’ont jamais prise en compte. Lors du conseil municipal en louant l’implication des travailleurs d’Ekidom dont ils méprisent les conditions de travail, ils ont montré une belle hypocrisie.
Le financement du logement social fait les frais des politiques d’économies conduites par les gouvernements successifs, qui contraignaient les bailleurs sociaux à espacer les réhabilitations et la maintenance des bâtiments. Les locataires ont mille fois raison de faire entendre leur exigence de vivre dans des logements entretenus, mais les travailleurs d’Ekidom aussi ont bien des revendications à formuler. Ils auraient tout à gagner à agir ensemble.