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Dans le monde
Énergies fossiles : discours et réalité
En 2015, en grande pompe, 200 pays promettaient solennellement, lors de l’accord de Paris, de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle.
Ils s’engageaient en particulier à réduire la production de combustibles fossiles, charbon, pétrole et gaz. Dix ans plus tard, cette production a atteint le double de celle qui serait compatible avec cet objectif !
L’Institut de l’environnement de Stockholm et l’Institut pour un développement soutenable viennent de publier le 22 septembre leur rapport annuel concernant les prévisions de production des principaux États producteurs d’énergies fossiles d’ici 2030. Elles sont de 120 % supérieures au volume conciliable avec un réchauffement de 1,5°C et de 77 % supérieures à celui d’un réchauffement à 2°C. Et cet écart ne fait qu’augmenter.
Le Brésil, qui va accueillir prochainement la nouvelle messe climatique, la COP30, est à l’image de cette fuite en avant générale, puisque sa production de pétrole aura augmenté de 50 % en 2030 par rapport à 2023 et celle du gaz de 110 %.
L’auteur du rapport explique de façon laconique : « Il y a une déconnexion entre les ambitions climatiques de ces pays, qui ont souvent pris l’engagement d’atteindre la neutralité carbone, et leurs plans en matière de production fossile. »
Par ailleurs, l’ONG Reclaim Finance a publié le 23 septembre une étude montrant que les plus grandes banques du monde ont financé entre 2021 et 2024 deux fois plus les énergies fossiles que la prétendue « transition énergétique ».
La boussole des capitalistes est aimantée en direction du profit. Ils ne se demandent même pas si une planète un peu trop réchauffée permettra d’en produire encore.