Enseignantes poursuivies : délit de solidarité06/08/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/08/une_2975-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Enseignantes poursuivies : délit de solidarité

Impliquées dans le collectif « Pas d’enfant à la rue » de Tours, deux enseignantes sont accusées d’intrusion dans un collège de la ville et sont sous le coup d’un « avertissement pénal probatoire ».

Tout s’est déroulé le 1er avril dernier, alors que le collectif était alerté du fait qu’une cinquantaine de personnes, dont 32 enfants, se retrouvaient à la rue.

Après une journée de grève pour interpeler les autorités, les membres du collectif et les familles décidaient alors d’occuper le hall du collège Michelet pour, si nécessaire, y passer la nuit. À 23 heures, le préfet ayant proposé des solutions d’hébergement pour toutes les familles, le collectif quittait les lieux. Mais dix jours plus tard, deux enseignantes furent convoquées parce que le principal du collège avait porté plainte contre X pour « intrusion commise en réunion dans le but de troubler la tranquillité ou le bon ordre de l’établissement ». Alors que les cours avaient repris normalement le lendemain et que les lieux n’avaient subi aucune dégradation, la « tranquillité » de ce principal avait été troublée non pas parce que 32 enfants allaient dormir dehors, mais parce qu’ils avaient trouvé un toit !

Depuis, ces deux professeures ont dû passer devant la police et la justice, et ont reçu une convocation en vue d’un avertissement pénal probatoire. Ces poursuites, destinées à intimider ceux qui n’acceptent pas de voir des familles à la rue et se mobilisent, sont révoltantes. Le collectif les dénonce dans une pétition intitulée « Soutien aux enseignantes poursuivies pour avoir mis des enfants à l’abri ».

Les seuls coupables dans cette affaire sont du côté de l’État et de ses représentants, qui voient le nombre de sans-abri exploser, sans que cela trouble leur tranquillité.

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