Enseignement : mobilisations contre les fermetures de classes29/04/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/05/une_2961-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Enseignement : mobilisations contre les fermetures de classes

Les mobilisations se développent pour protester contre les fermetures de classe dans les écoles. Celles de cinq mille classes sont en effet prévues pour la prochaine rentrée scolaire.

Le ministère prend prétexte de la baisse démographique pour faire accepter cette décision. À Paris par exemple, le fait qu’on prévoit 3 200 élèves en moins en septembre justifierait la fermeture de 180 classes. C’est vouloir ignorer la réalité vécue par les enseignants et les parents. Travailler en petits groupes, accorder plus d’attention à certains élèves en difficulté, parfois handicapés, nécessiterait au contraire de profiter de cette baisse démographique pour réduire les effectifs. La véritable raison de cette mesure se résume en fait à la volonté de supprimer des postes d’enseignants. À Paris, il y aurait ainsi 110 postes en moins à la rentrée.

Les parents, les enseignants et une partie des élus locaux ne restent pas les bras croisés face à cette saignée qui frappe à des degrés divers tous les départements. Dans toutes les régions, ils tentent d’arracher le maintien d’une classe, parfois d’une école, avant les décisions définitives qui seront rendues en juin.

À Paris, parents et enseignants se sont mobilisés à quatre reprises, faisant grève et se rassemblant devant le rectorat pour manifester en direction du ministère. Les banderoles de protestation fleurissent au fronton des établissements.

Dans la Creuse, les parents, les élus et les habitants du village d’Ajain ont bloqué l’école pour tenter de faire revenir l’inspection sur la décision d’y supprimer une classe. Dans les Landes, le 13 mars, les parents d’élèves de Mont-de-Marsan ont installé des barrages filtrants, distribué des tracts et fait signer une pétition là aussi pour éviter la suppression d’une classe. À Nancy, les maires des communes rurales ont manifesté devant la préfecture. En Dordogne, où 12 classes vont fermer, le maire du village de Saint-Pierre-d’Eyraud déclarait à l’occasion d’une manifestation réunissant 200 personnes devant l’école : « Fermer une classe, c’est condamner la commune. » Il craignait en effet que ce ne soit qu’un début annonçant la disparition totale de l’école.

L’alibi démographique du gouvernement cache bien mal la volonté gouvernementale de faire des économies budgétaires sur l’un des services les plus utiles à la population, l’éducation des enfants. Ce n’est probablement qu’un début, car si aujourd’hui les écoles sont les plus touchées, la diminution du nombre d’élèves va mécaniquement se propager à tous les niveaux du système éducatif. La politique gouvernementale consistant à détruire les services publics utiles à la population pour financer les capitalistes et les marchands de canons doit être mise en échec.

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