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Leur société
Enseignement privé catholique : des violences couvertes par l’État
Les violences subies par des générations d’enfants à Notre-Dame de Bétharram ne sont pas une exception.

Après ces révélations plus de 80 collectifs de victimes se sont constitués, en quasi-totalité des anciens élèves des établissements privés catholiques, qui y ont subi des coups, des attouchements ou des violences sexuelles encore plus graves.
Face à cette mobilisation, une commission d’enquête parlementaire s’est penchée sur la prévention des violences dans les établissements scolaires. Son rapport, publié début juillet, montre que les établissements privés sous contrat bénéficient d’une très large complicité, dans tous les domaines, des autorités publiques. En très grande majorité catholiques, ils reçoivent de l’État ou des collectivités locales une dizaine de milliards d’euros de fonds publics par an. Ce financement, qui couvre les trois quarts de leurs dépenses, est attribué sans que l’État se préoccupe de contrôler ce qu’on y fait de cet argent, et plus généralement de ce qui se passe derrière leurs murs.
Le rapport parlementaire, analysant les causes des multiples affaires de violence subies par les élèves des établissements privés catholiques, et de l’omerta qui règne depuis si longtemps sur cette question, évoque l’emprise qui a pu être exercée par les prêtres sur les jeunes, comme sur les parents. Que pouvait peser la parole d’un enfant dans un tel système, face au poids de la religion, à la peur du scandale et à la complicité de la justice ? Et ce n’est pas qu’une affaire ancienne.
Les parlementaires proposent donc de renforcer le contrôle exercé par l’État sur les établissements privés qu’il finance. Cela serait bien le minimum, mais cette proposition bien timorée ne règlera sans doute pas grand-chose. Ce n’est pas un hasard si l’Église, la police et l’armée, en tant que piliers de l’ordre social, bénéficient d’un régime d’exception, mettant leurs membres le plus souvent à l’abri des poursuites judiciaires. Lorsqu’il s’agit d’inculquer la soumission, l’obéissance aux travailleurs, le respect de l’ordre social, et que cela passe par une éducation « à la dure », comme à Bétharram, par le matraquage des contestataires ou par la discipline de la caserne, les autorités sont peu regardantes sur les à-côtés.