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Dans le monde
Espagne : Gaza s’invite à la Vuelta
La Vuelta, le tour cycliste d’Espagne, a été rattrapée par la contestation contre les massacres à Gaza. Dès le 27 août à Figueres, elle a été le théâtre de manifestations contre la participation d’une équipe israélienne et contre le génocide en Palestine.
L’exemple a été suivi dans toutes les villes et villages du parcours. Dans certains cas, les manifestants ont pu envahir le circuit et à venir au contact des coureurs.
Le tracé a été modifié plusieurs fois et même certaines arrivées d’étapes ont même été annulées. Les organisateurs redoutaient une grande manifestation à l’arrivée à Madrid le 14 septembre et ce fut le cas. Ce jour-là, cent mille manifestants (selon des sources gouvernementales), répartis le long du parcours, ont renversé les barrières et occupé les rues.
Beaucoup ont voulu ainsi exprimer leur colère face au massacre en cours. La droite à la tête de la mairie de Madrid, de son côté, a crié au scandale parce que ces manifestations auraient « abîmé la marque Espagne ». De l’autre, les socialistes au gouvernement ont hypocritement soutenu la manifestation, comme s’ils étaient étrangers au déploiement hors norme de la police et aux charges qui ont eu lieu. Le Premier ministre Pedro Sánchez a déclaré sans honte qu’il était « fier et admiratif » de ceux qui étaient descendus dans la rue pour manifester. Cette posture, adoptée par calcul politique, s’ajoute à des déclarations déjà faites pour se vanter d’une prétendue lutte contre le gouvernement génocidaire d’Israël. Mais les mesures prises par le gouvernement espagnol, comme la reconnaissance de la Palestine, la menace de se retirer de l’Eurovision et la fin de quelques contrats d’armement, sont restées symboliques. Il suffit de comparer aux dizaines de sanctions commerciales prises contre la Russie pour voir que l’Espagne, comme les autres pays européens, reste au fond alliée d’Israël.
L’État espagnol est en fait solidement ancré dans le camp impérialiste. L’Espagne compte sur son territoire plusieurs bases de l’OTAN, dont la dernière a été concédée par Sanchez en 2024 dans les Baléares, qui servent régulièrement de point d’appui pour des opérations au Moyen-Orient.
L’Espagne fait pleinement partie des pays impérialistes qui mettent en coupe réglée le Moyen-Orient, même si elle n’est qu’un second couteau. Rompre véritablement les relations avec Israël impliquerait de mettre fin à nombre de relations commerciales des capitalistes des pays impérialistes, impliqués jusqu’au cou dans le commerce de la guerre. Malgré ses postures, on ne peut attendre cela d’un Sanchez.