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États-Unis : Trump relance la chasse aux sorcières
La cérémonie d’hommage au militant d’extrême droite assassiné, Charlie Kirk, a réuni le 21 septembre en Arizona des dizaines de milliers membres de la mouvance trumpiste, venus de tout le pays, autour de leur président et d’autres membres du gouvernement américain.

En y déclarant : « Je déteste mes opposants », Trump a continué à profiter de l’occasion pour appeler à une véritable chasse aux sorcières, qui a d’ailleurs commencé dès sa venue au pouvoir en janvier. Avant même que l’assassin de Kirk soit identifié, Trump avait accusé les « fous d’extrême gauche », ajoutant qu’il « fallait les frapper ». Le lendemain de la cérémonie, le président a ordonné que la mouvance antifasciste soit traitée comme une organisation terroriste et que quiconque lui apporte un soutien soit poursuivi pénalement.
C’est donc le sommet de l’État qui menace des millions de personnes opposées à Trump. Il suffit de pas grand-chose pour devenir une cible : Trump a souvent décrit les démocrates eux-mêmes comme des « fous d’extrême gauche ».
À ce titre, depuis des mois, des hauts fonctionnaires ont été licenciés. Des étudiants d’universités prestigieuses ont vu leur diplôme annulé pour avoir participé à des manifestations. Trump a aussi fait pression pour que des chaînes de télévision le débarrassent d’animateurs vedettes qui se moquaient de lui.
Un climat de peur a été instauré ouvertement, qui à présent est ressenti à tous les échelons. De petites brutes essayent d’impressionner des commerçants pour qu’ils affichent dans leur boutique des hommages à Kirk. Des enseignants perdent leur travail pour un simple message anti-Trump sur les réseaux sociaux. Des employés sont licenciés par des patrons réactionnaires pour avoir plaisanté avec des collègues ou des clients aux dépens du président. Ces jours-ci, des militants d’extrême droite se font une spécialité de dénoncer auprès de leurs employeurs des salariés qui ont exprimé leur hostilité aux idées racistes de feu Charlie Kirk. Ils espèrent que la dictature patronale leur fera perdre leur travail.
Derrière une façade d’élections plus ou moins démocratiques, l’appareil d’État américain a certes une longue tradition de répression des opposants. Mais la présidence de Trump ne fait pas que s’y inscrire. Elle marque un tournant de plus en plus autoritaire, menaçant les migrants et toute personne suspecte d’exprimer des idées un peu progressistes, méprisant de plus en plus les quelques barrières légales qu’offraient les institutions.