Dans la foulée de cette expulsion, le gouvernement a annoncé le gel des évacuations de Gazaouis vers la France. Une grande partie des médias a multiplié les commentaires indignés sur cette Palestinienne qui serait admiratrice de Hitler. Même si c’est le cas, il n’y aurait pourtant guère à s’étonner que des Palestiniens soumis au génocide perpétré par les dirigeants israéliens expriment leur haine pour ceux- ci sous forme d’une haine des Juifs. Et surtout, il n’y aurait pas à en faire une généralité, en voyant dans tout Palestinien un antisémite par nature, voire un terroriste.

Ce n’est pas nouveau. Depuis les attentats du 7 octobre 2023, les dirigeants français et les médias justifient la politique criminelle de Netanyahou en invoquant le droit d’Israël à se défendre. En assimilant toute forme de critique de la politique d’Israël à de l’antisémitisme, ils désignent les Juifs dans leur ensemble comme cibles à tous ceux que cette politique indigne. Le gouvernement va aussi dans le sens des dirigeants israéliens qui présentent les Palestiniens comme des terroristes antisémites. Visiblement, ces dirigeants cherchent actuellement à renverser le courant d’opinion favorable aux Palestiniens en présentant Israël comme la victime, et le gouvernement français s’y conforme, comme pour se racheter après les déclarations de Macron pour la reconnaissance de la Palestine.

L’antisémitisme est évidemment à combattre, comme toutes les formes de racisme. Mais le combattre commence par condamner le terrorisme d’État des dirigeants israéliens et par accueillir inconditionnellement toutes ses victimes. Il faut dénoncer la propagande mensongère qui masque la véritable nature de la politique de Netanyahou. Celle-ci ne consiste pas à défendre le peuple juif mais un ordre impérialiste imposé par les grandes puissances occidentales et dont l’armée israélienne n’est que l’instrument.