Exercice militaire dans l’Ain : ah que la médecine de guerre estjolie !23/07/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/07/une_2973-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1264%2C1640_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Exercice militaire dans l’Ain : ah que la médecine de guerre estjolie !

Du 16 au 20 juin, sur le camp militaire de La Valbonne, dans l’Ain, à une trentaine de kilomètres de Lyon, l’exercice Exosan 2025 a rassemblé plusieurs centaines de soignants pour un entraînement grandeur nature à la médecine de guerre.

Il s’agissait d’être préparé pour des conflits « de haute intensité » par des simulations de combats avec effets sonores et véhicules blindés, une chirurgie d’urgence au milieu des explosions, des transfusions en pleine zone de combat, l’apprentissage de la gestion du stress...

Les mots des responsables militaires interrogés sur le site du ministère des Armées ne laissent aucune place au doute : l’exercice a « changé d’échelle », avec deux fois plus de stagiaires que les années précédentes, un nouveau site pour simuler les combats en milieu urbain, et des scénarios inspirés directement de la guerre en Ukraine. Cette mise en scène soignée en dit long sur les priorités du gouvernement, qui préfère investir dans les futurs champs de bataille que dans les urgences ou les Ehpad.

Pendant que les hôpitaux étouffent, que chaque jour des médecins, des infirmiers et des aides-soignants s’acharnent à faire leur travail avec des bouts de ficelle, l’armée dispose de budgets croissants pour préparer la guerre. Alors que des services entiers sont fermés dans les hôpitaux, que l’on renvoie des patients chez eux faute de lits et de personnel pour les accueillir, l’État peut déployer des drones, des véhicules de guerre et de coûteux équipements de santé pour entraîner des soignants à travailler sous les bombes.

Derrière la formation technique, une préparation des consciences est aussi en cours. Le général Thierry Burkhard, chef d’état- major des armées, a tenu le 11 juillet une conférence de presse pour préparer les travailleurs et la population à l’idée de se sacrifier, et ces exercices sont là pour préparer spécifiquement de jeunes soignants, notamment des élèves infirmiers, à envisager le champ de bataille comme un futur lieu de travail.

Les travailleurs n’ont rien à gagner dans ces guerres que les dirigeants leur préparent, et ils ont déjà commencé à en payer le prix. S’ils ont à préparer un combat, c’est contre le système capitaliste et ses responsables politiques qui conduisent la société dans le mur.

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