Face aux attaques : l’attentisme des directions syndicales27/08/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/08/Une_Le_1er_mai_2025_%C3%A0_Paris_C_Claire_S%C3%A9rie_Hans_Lucas_via_AFP.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C492_crop_detail.jpg

Leur société

Face aux attaques : l’attentisme des directions syndicales

Le plan Bayrou est une violente attaque contre le monde du travail. Mais les directions syndicales, qui se présentent comme les défenseurs des travailleurs, n’ont pas cherché à préparer la riposte.

Illustration - l’attentisme des directions syndicales

À part une pétition en ligne, elles n’ont rien dit pendant des semaines. Quand cette déclaration de guerre patronale a suscité l’appel sur les réseaux sociaux à « bloquer tout » à partir du 10 septembre, leur réaction a été de prendre leurs distances. Même si certaines fédérations ou syndicats locaux CGT ou Sud-Rail ont choisi d’appeler à la grève ce jour-là.

L’annonce de Bayrou qu’il y aurait un vote de confiance le 8 septembre à l’Assemblée a poussé les chefs syndicaux à avancer leur intersyndicale de deux jours. C’est d’autant plus dérisoire que l’avenir du gouvernement ne change rien au fait qu’avec ou sans Bayrou les travailleurs seront ciblés.

De son côté, la CFDT a invité Bayrou, l’ennemi qui porte les coups, à son université d’été et attendait cette visite pour s’exprimer. Souillot, le secrétaire général de Force ouvrière, a été jusqu’à déclarer au journal La Tribune, le 24 août : « Nous n’appelons pas à rejoindre l’appel à tout bloquer le 10 septembre. Personne ne nous a contactés, d’ailleurs. La révolution permanente, ce n’est pas ce qui fait nation. » Et tout ce que la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a trouvé à dire, le 22 août, sur l’appel du 10 septembre est qu’il est « nébuleux […] avec un risque de noyautage de l’extrême droite ».

La méfiance des confédérations syndicales s’exprime d’abord vis-à-vis de tout mouvement qu’elles ne contrôlent pas. Elle reflète le réflexe d’appareils qui prétendent diriger la classe ouvrière tout en se préparant à mettre des limites quand surgissent de réels mouvements.

Quelle que soit la position finale que les directions syndicales prendront dans les prochaines semaines, les travailleurs ne doivent pas leur faire confiance. Ils doivent se préparer à diriger leurs luttes en s’organisant eux-mêmes.

Partager