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- Lutte ouvrière n°2959
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Leur société
Face à la vague de licenciements : répartition du travail entre tous !
Mois après mois, la vague de licenciements programmés grossit. La CGT recense aujourd’hui plus de 300 plans de suppressions d’emplois pour l’année 2024, contre 220 quelques mois plus tôt. Cela représente 300 000 emplois rayés de la carte.

Certaines de ces suppressions – 70 000 – résultent de la faillite de toutes petites entreprises, faute de commandes ou de clients. D’autres sont décidées par des grands groupes du commerce, de la banque, de la chimie ou d’autres secteurs industriels. Après Michelin, Auchan ou Vencorex, c’est Arkema, TetraPark, C&A ou encore les banques CCF ou Société Générale qui suppriment des milliers d’emplois. Pour chaque emploi supprimé chez un donneur d’ordres, il y en a 7 ou 8 chez les sous-traitants, les fournisseurs, les intérimaires, les commerçants voisins, les transporteurs.
Derrière ces statistiques, il y a des travailleurs plongés dans l’angoisse de ne plus pouvoir payer les traites de leur logement, les études de leurs enfants ou de ne pas retrouver un emploi. Surtout qu’aux emplois détruits s’ajoutent toutes les embauches annulées. Selon un baromètre publié le 11 avril par France Travail, les entreprises annoncent 350 000 recrutements en moins en 2025, par rapport à 2024.
Pour justifier cette saignée, patrons et économistes invoquent le ralentissement économique, le prix de l’énergie, la guerre commerciale intensifiée par Trump et les multiples incertitudes de la conjoncture mondiale. Tout cela existe, mais où est-il écrit que les travailleurs devraient encaisser les soubresauts de ce système économique irrationnel et en crise ? Au nom de quoi devraient-ils accepter que les Michelin, Solvay et autres Auchan, qui battent des records de profits chaque année et versent des dividendes historiques à leurs actionnaires, soient autorisés à jeter par-dessus bord les travailleurs, en intérim comme en CDI, ou à étrangler leurs fournisseurs au moindre trouble économique ?
Répartir le travail sans perte de salaire, et même recenser les embauches nécessaires, seront des revendications à mettre en avant lors des luttes futures pour permettre à tous d’avoir un emploi et un salaire.