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- Lutte ouvrière n°2966
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Leur société
Fin des ZFE : les vrais pollueurs toujours pas inquiétés
Le 28 mai, une majorité de députés, principalement de LFI, du RN et de LR, ont voté la suppression des zones à faibles émissions (ZFE) qui interdisaient la circulation des véhicules les plus polluants dans les grandes agglomérations.

La pollution de l’air est une catastrophe qui, d’après Santé publique France, tue chaque année 40 000 personnes en France. Mais les ZFE sanctionnent avant tout les travailleurs ayant souvent de vieux véhicules parmi les plus polluants alors qu’ils ne sont pas responsables de cette pollution mais au contraire en sont les victimes.
Les voitures les moins polluantes sont souvent les plus récentes et donc... les plus inaccessibles pour le budget d’un ouvrier, d’autant plus que les trusts automobiles ont fait grimper les prix des véhicules neufs. De plus, les salariés les plus modestes sont bien souvent obligés d’avoir une voiture, notamment pour le travail, car ils habitent de plus en plus loin des centres-villes, du fait de la spéculation immobilière et des bas salaires. Cet éloignement est aggravé par le manque de transports en commun, principalement dans les banlieues ouvrières.
Et puis, les ZFE ne concernent pas seulement les centres-villes. Celle de Paris englobe toutes les villes à l’intérieur de l’A86, donc des villes ouvrières comme Gennevilliers, La Courneuve, etc. Les plus pauvres étaient donc interdits de circuler même dans leur propre ville !
Le débat politicien pour ou contre les ZFE porte donc sur le choix entre crever à petit feu de l’air pollué ou bien ne plus pouvoir se déplacer ! Aucun ne veut s’attaquer aux capitalistes, dont les choix sont responsables de la pollution. Par exemple, les trusts de l’automobile n’ont jamais vraiment cherché à fabriquer des voitures non polluantes.
Pendant toute une période ils ont même tout fait, avec la complicité de l’État, pour pousser la population à acheter des voitures diesel. Ils ont caché, en achetant des chercheurs, que les particules fines émises par leurs moteurs étaient un vrai poison.
Ils ont même truqué les résultats des tests de pollution. PSA, toujours en pointe dans le mensonge, avait même dit que, grâce aux filtres à particules qui équipaient ses moteurs, l’air sortait plus pur du pot d’échappement qu’il n’était entré dans le moteur !
Avec ou sans ZFE, c’est d’abord le profit qui pourrit la vie des travailleurs.