Finances publiques – Paris : succès des grévistes du ménage14/05/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/05/une_2963-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C5%2C1265%2C1645_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Finances publiques – Paris : succès des grévistes du ménage

À la Direction régionale des Finances publiques de Paris (DRFiP), le travail d’entretien des locaux est très majoritairement sous-traité à des sociétés de nettoyage, toutes plus âpres au gain les unes que les autres.

Le marché est renouvelé tous les trois ans. Depuis novembre 2023, la société Maintenance industrie a remplacé Derichebourg propreté. Lors de ce changement, les représentants du personnel de la DRFiP ont appris que le montant du marché avait été doublé ainsi que les heures de travail. La plupart des salariés sont à temps partiel imposé, avec un salaire faible de 500 à 800 euros. Certains cumulent les emplois pour avoir un revenu qui permette de vivre, puisque, à la DRFiP, certains avaient des contrats inférieurs à 16 heures par semaine.

Devant l’absence de réponse aux demandes des salariés d’avoir davantage d’heures, une vingtaine d’entre eux se sont mis en grève le 24 février, soutenus par des militants CGT des Finances publiques. Évacués des locaux le premier jour, les grévistes ont ensuite manifesté devant le siège de la DRFiP. Celle-ci a reçu une délégation mais n’a rien fait pour obliger le prestataire à augmenter le nombre d’heures de travail de ses salariés travaillant sur les sites des Finances publiques.

Ensuite, depuis ce 24 février, les grévistes ont manifesté tous les jours devant le siège de l’entreprise, devant les centres des Finances où ils travaillent, dont les salariés ont manifesté leur soutien en donnant aux collectes. Deux manifestations ont été organisées depuis la mairie du 20e arrondissement jusqu’au siège de Maintenance industrie. À chaque fin de rassemblement, les grévistes décidaient ensemble de la mobilisation de la journée suivante.

Le 4 avril, quand finalement l’entreprise a accepté de recevoir les grévistes, elle a osé leur proposer une prime mensuelle de 50 centimes brut, pour un temps complet, pour nettoyer le vêtement de travail ! Pour les salariés, qui réclamaient une prime de blanchissage de 25 euros, c’était une provocation. Les grévistes ont dû aussi affronter l’hostilité des délégués officiels des entreprises de ménage qui, en particulier, les empêchaient d’entrer au siège. Ils ont aussi manifesté au musée du Petit Palais de la ville de Paris, dont une partie du nettoyage est assurée par des salariés de Maintenance Industrie, avec un certain écho médiatique.

Après onze semaines de grève, l’entreprise a dû finalement céder sur la revendication principale des salariés, celle d’avoir plus d’heures de travail. Pour la plupart des grévistes, le temps de travail augmentera d’une heure par jour en moyenne, ce qui représentera environ 150 euros de plus par mois. C’est une victoire, même si l’entreprise a les moyens de payer bien mieux tous les salariés.

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