FNSEA : capitalisme agricole17/09/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/09/une_2981-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Leur société

FNSEA : capitalisme agricole

Le principal syndicat d’agriculteurs, la FNSEA, appelle à une journée de mobilisation le 26 septembre, pour protester une nouvelle fois contre le traité de libre-échange avec les pays du Mercosur.

Ce traité permet à l’UE d’exporter vers l’Amérique latine voitures, produits chimiques, vins et alcools, en échange de l’importation de produits agricoles.

Comme toujours, les gros agriculteurs représentés par la FNSEA prétendent agir pour le bien commun : il s’agirait de défendre la qualité de la production agricole européenne et l’environnement, car les productions sud-américaines ne sont pas soumises aux mêmes normes sanitaires, ce que la FNSEA dénonce comme de la concurrence déloyale.

Le dirigeant du syndicat, Arnaud Rousseau, lui-même à la tête d’une exploitation de 700 hectares et dirigeant du groupe Avril, dénonce ainsi dans un entretien au JDD : « À limage des œufs ukrainiens : tous ces produits qui entrent sur notre territoire et que nous ne voulons pas voir dans nos assiettes, car ils sont dangereux pour la santé et pour lenvironnement ! » À le croire, tout ce qui se produit en France serait rigoureusement contrôlé. Rousseau n’a pas un mot sur les scandales sanitaires franco-français qui éclatent régulièrement : l’utilisation de pesticides, les eaux contaminées, et autres lasagnes à la viande de cheval. Sans parler de l’intense campagne qu’ont menée les mêmes agriculteurs il y a quelques mois pour la réautorisation des néonicotinoïdes.

En réalité, ces agriculteurs sont « victimes » de la concurrence, c’est-à-dire de leur propre système capitaliste. Ils voudraient pouvoir exporter leurs produits sans obstacle, mais sans que leurs concurrents étrangers puissent en faire autant. Et de chercher à rallier l’opinion publique en prétextant défendre les « petits » agriculteurs, qui n’auraient pas les moyens d’affronter cette concurrence. En réalité, si le nombre des petites exploitations ne cesse de diminuer depuis des années, la cause n’est pas seulement la concurrence étrangère, mais aussi celle bien française des gros agriculteurs.

Les travailleurs et les consommateurs n’ont aucune raison de s’aligner derrière ces gros patrons, qu’ils soient français, brésiliens ou ukrainiens.

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