- Accueil
- Lutte ouvrière n°2969
- Fonction publique : travailler plus pour gagner moins
Leur société
Fonction publique : travailler plus pour gagner moins
La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a promis aux sénateurs qui l’interrogeaient sur le prochain budget que la masse salariale de l’État n’augmenterait pas de plus de 1,5 % en 2025.
Cette hausse couvre tout juste l’évolution salariale des fonctionnaires liée aux avancements automatiques et à l’âge. La ministre ajoute : « S’il y a des mesures sectorielles, elles sont financées par des réductions d’effectifs », manière d’affirmer que, si certains fonctionnaires parviennent à obtenir des augmentations de salaire, ce sera au détriment de leurs collègues.
Fin avril, Bayrou avait déjà écrit à ses ministres, déplorant que la masse salariale de l’État ait augmenté de 6,7 % en 2024 et appelant à « renforcer la maîtrise des dépenses de masse salariale ». Les fonctionnaires n’ont pourtant pas vu leur salaire augmenter de 6,7 % en 2024 ! Le point d’indice, qui sert de base au calcul des salaires, a augmenté de 1,5 % seulement en juillet 2023. Le reste de la hausse s’explique par des changements d’échelon et le versement de primes, « prime de pouvoir d’achat » pour les salariés les moins bien payés ou encore prime JO. La moyenne des salaires dans la fonction publique se situe, d’après l’Insee, autour de 2 000 euros net mensuels, et 18 % des travailleurs de la fonction publique sont payés moins de 1 650 euros. Et comme les prix continuent à augmenter, même si c’est à un rythme moins soutenu qu’il y a quelques mois, Bayrou et sa ministre annoncent aux travailleurs de la fonction publique qu’ils vont continuer à s’appauvrir.
Le gouvernement a également déclaré qu’il chercherait à réduire le nombre de fonctionnaires dans les mois à venir. Faire le même travail en étant moins nombreux et moins bien payés, voilà donc ce qu’il promet aux 5,9 millions de travailleurs de la fonction publique, qui font tourner les écoles, les hôpitaux, les mairies et autres services indispensables à la population. Il réserve ses milliards aux subventions aux capitalistes, qu’il encourage, par ces annonces, à continuer à bloquer les salaires dans le secteur privé aussi.