Fonderie de Bretagne – Caudan : l’usine reprise, il faudra se défendre29/04/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/05/une_2961-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fonderie de Bretagne – Caudan : l’usine reprise, il faudra se défendre

Après avoir été lâchée par un fonds d’investissement qui avait fait de belles promesses et par Renault, la Fonderie de Bretagne de Caudan, dans le Morbihan, va finalement être reprise par Europlasma.

Les salariés de la Fonderie vont changer radicalement d’activité. Fini la fabrication de pièces pour l’industrie automobile, essentiellement pour Renault. À partir du 1er mai, l’usine de Caudan va se spécialiser dans l’industrie militaire, c’est dans l’air du temps, avec la fabrication de corps creux d’obus de 120 millimètres de diamètre. L’offre d’Europlasma, groupe coté en Bourse, prévoit la reprise de 266 des 286 salariés de la fonderie.

Pour les actionnaires d’Europlasma, ce sont des profits qui se dessinent, avec l’objectif de sortir 24 000 obus par jour. Avant même que la production ne commence, l’État et les collectivités locales apportent déjà 7 millions d’euros.

Quant au niveau politique, c’est l’union sacrée, les élus de tous bords, main dans la main avec le directeur de la fonderie, se réjouissant de la reprise et l’attribuant à leurs efforts. Le député écologiste de Lorient se félicite même que le groupe, producteur d’obus, s’engage depuis des années sur « la manière d’allier transition écologique et performance économique ». On croit rêver…

Bien sûr, la décision du tribunal a été un soulagement pour les travailleurs menacés de chômage, bien que tous les salariés ne soient pas repris et que le chômage partiel perdure pour l’instant. Mais si l’angoisse du chômage s’éloigne pour le moment, Europlasma ne vient pas là en sauveur pour défendre « l’industrie française » comme le clament élus et syndicats. Le nouvel employeur ne manquera pas d’intensifier le travail pour sortir ses obus et augmenter ses profits. Les travailleurs de la fonderie, qui se sont montrés combatifs maintes fois dans le passé, devront se défendre contre la rapacité des nouveaux actionnaires.

Partager