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- Lutte ouvrière n°2984
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Dans les entreprises
Forvia – Flers : déjouer les manœuvres patronales
L’annonce de 38 licenciements au Centre technique de Caligny près de Flers dans l’Orne a été un choc pour les travailleurs du site.
En effet, quand la direction de l’usine avait rendu publique sa décision de procéder à des échanges de production entre Flers et la Pologne, elle avait assuré aux salariés qu’aucune suppression d’emploi n’était à craindre. Mais surtout, ces licenciements sont restés cachés jusqu’au dernier moment, des travailleurs étant informés de leur sort une demi-heure avant qu’il soit connu officiellement, d’autres découvrant sur une liste que leur poste était supprimé.
Les suppressions de postes concernent principalement la division Recherche et développement, dont Flers est le siège européen. 150 emplois sont supprimés, soit 15 % des effectifs du site. L’objectif du patron, avec l’accord des syndicats dits repésentatifs, était d’y parvenir dans le cadre d’un plan de départs dits volontaires, en fait selon la volonté du patron. Trente-huit salariés qui n’ont pas souscrit à ce plan sont aujourd’hui licenciés contre leur volonté.
Dans un document financier publié en février 2025 à destination des actionnaires et des spéculateurs en Bourse, les dirigeants du groupe se vantent de réussir d’ici à la fin 2025 90 % des 10 000 suppressions d’emploi programmées pour la fin 2027. Et ils prévoient une hausse de leur marge « soutenue par des initiatives d’excellence opérationnelle et la réduction des coûts fixes ». Cela signifie l’augmentation de l’exploitation et des plans de licenciement.
À destination des travailleurs, les actionnaires de Forvia se disent victimes de la baisse des ventes automobiles depuis plusieurs années. Le résultat opérationnel du groupe est passé de 428 millions à 1,1 milliard d’euros entre 2022 et 2023. Et il a su trouver sans difficulté 5,7 milliards pour racheter à crédit l’équipementier allemand Hella.
Le deuxième argument invoqué pour licencier est la concurrence chinoise. Depuis trente ans, Forvia est présent sur le marché chinois. C’est même aujourd’hui son premier pays d’implantation, avec 80 sites de production au travers de coentreprises avec pas moins de 40 constructeurs locaux. Cette concurrence, Forvia, comme tous les autres capitalistes, l’organise donc en fait en Chine, en France, comme dans tous les autres pays du monde.
Face à leurs exploiteurs communs, les travailleurs de Forvia de tous les pays ont donc tous les mêmes intérêts à défendre.