À quelques semaines d’intervalle, les travailleurs ont appris leur licenciement pour les uns, leur mise au chômage pour les autres. Au début de l’année 2024, Forvia, septième équipementier automobile mondial, avait annoncé 10 000 suppressions d’emploi en Europe. L’application de ce plan se traduit aujourd’hui à Messei par la fermeture de l’usine et le licenciement de 104 CDI et 14 CDD. L’annonce a été un coup de massue pour les travailleurs. Quelque temps auparavant, on leur avait annoncé que les différents bâtiments de l’usine seraient regroupés en un seul atelier. C’était un mensonge.

À Caligny, la direction manœuvre autrement. Le site regroupe 1 200 travailleurs, dont 400 en production. Ils viennent d’apprendre que la production de glissières sera transférée en Pologne, qu’ils seront donc mis au chômage avec indemnités, puis suivra une formation en vue d’une nouvelle production d’articulations de sièges, qui serait transférée d’une autre usine de Pologne. Et, bien sûr, il faudrait croire le directeur sur parole ! Comme le disait un travailleur : « On croyait avoir un politicien en face de nous. Les patrons aussi mentent comme des arracheurs de dents. »

Forvia est issu de la fusion de Faurecia et du groupe allemand Hella. Il a fait la fortune de la famille Peugeot, qui en a eu le contrôle pendant des dizaines d’années, et qui reste l’un des actionnaires avec la famille Agnelli. Les deux sont ensemble à la tête du groupe Stellantis (Fiat-Chrysler-Peugeot). Alors, ce serait aux actionnaires rendus milliardaires grâce au travail des ouvriers de garantir à tous les travailleurs un salaire et un emploi.