Gare de Lyon-Part-Dieu : grève contre les conditions de travail17/09/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/09/une_2981-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Gare de Lyon-Part-Dieu : grève contre les conditions de travail

Les 10 et 11 septembre, les agents de sécurité de Weesure, entreprise prestataire de la SNCF à la gare de Lyon-Part-Dieu, ont largement fait grève.

Ces travailleurs assurent la gestion des flux, des tensions et des conflits, mais ils renseignent aussi les voyageurs, faute de cheminots d’accueil en nombre suffisant.

Une vingtaine de grévistes se sont relayés devant l’entrée de la gare, obligeant les grands chefs, ceux de Weesure comme ceux de la SNCF, à descendre de leurs bureaux. La direction SNCF était inquiète devant la mobilisation, ce qui indique la réalité de la hiérarchie : c’est bien la SNCF, le donneur d’ordre, qui tire les contrats de sous-traitance vers le bas pour faire des économies. C’est avec ces méthodes qu’elle engrange des profits.

Pour les six premiers mois de l’année, la SNCF aurait ainsi empoché 950 millions d’euros de profits de l’exploitation des travailleurs du rail, qu’ils soient cheminots, agents de sécurité ou du nettoyage, ou ouvriers sur les voies.

À ces millions, il faut ajouter les marges des actionnaires des prestataires, qui sont rarement des PME.

Ainsi Weesure, 1 200 salariés, a racheté en mai 2024 le groupe Mondial Protection et ses 5 000 travailleurs. Cette société fait des affaires au Sénégal, au Togo, au Bénin et en Côte d’Ivoire. Weesure a plusieurs contrats avec la SNCF, à Nantes, Marseille-Saint-Charles... Elle a donc de quoi payer.

Weesure a récupéré le marché de la gare de la Part-Dieu au printemps, succédant à BSL, chez qui les conditions étaient déjà déplorables.

Mais, comme le disaient les grévistes : « Avec Weesure, on a trouvé pire ! ». Depuis juillet, rien ne va : erreurs de paie, salaire largement insuffisant (1 520 euros net mensuel) versé après le 10 du mois, paiement des heures supplémentaires sur l’année suivante, changements permanents de planning, surveillance renforcée... sans compter une salle de pause délabrée, sale et trop petite.

Cette grève est une première. Quelle qu’en soit l’issue, les travailleurs de Weesure ont déjà affirmé leur dignité.

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