Gaza : fuir sous les bombes17/09/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/09/une_2981-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Dans le monde

Gaza : fuir sous les bombes

Après une nuit de bombardements, l’armée israélienne a lancé le 16 septembre à l’aube ce que l’état-major qualifie d’« offensive cruciale » sur la ville de Gaza. Netanyahou peut s’appuyer sur le « soutien indéfectible » du gouvernement américain, exprimé la veille lors de la visite du secrétaire d’État Rubio.

De grands immeubles du centre-ville ont été réduits en poussière quelques dizaines de minutes après que des SMS ou des tracts largués par avion avant les bombes ont prévenu les habitants de partir… en pleine nuit. « De nombreuses personnes sont emprisonnées sous les débris et on peut entendre leurs cris », a témoigné un voisin. En fait, le message du gouvernement israélien aux 650 000 habitants de la ville est clair. Un responsable humanitaire de Gaza le résume ainsi : « Vous n’avez plus de foyer, plus de sécurité et Gaza n’est plus vivable. Des maisons, des rues, des écoles, des quartiers, des souvenirs sont détruits… » Et ce responsable ajoute : « En détruisant ce tissu, ajoute-t-il, il s’agit de rendre la vie à Gaza impossible. Il s’agit de mettre en place les conditions physiques et psychologiques qui vont faire accepter à la population de partir vers le sud et ensuite vers une destination inconnue ».

La guerre de Netanyahou a déjà tué 65 000 Palestiniens, et détruit la vie de familles entières. Le prétexte de la libération des otages israéliens n’est même plus évoqué, tant il est devenu évident que c’est l’existence même d’une population palestinienne dans les territoires occupés qui est devenue la cible obsessionnelle du gouvernement d’extrême droite. Outre les manifestations hebdomadaires réclamant la fin de la guerre, plusieurs familles d’otages ont eu beau se rassembler, pour protester devant la maison de Netanyahou à Jérusalem, rien n’a dissuadé ce dernier de lancer sur le centre-ville de Gaza son offensive terrestre meurtrière, forte de 20 000 à 40 000 soldats.

Dans la seule journée du 15 septembre, la mort de 49 Gazaouis a précédé la publication d’une enquête de l’ONU. Comme la plupart des dirigeants des grandes puissances européennes, la commission d’enquête conclut qu’Israël commet un génocide dans la bande de Gaza, et que les plus hauts responsables, Premier ministre et président en tête, l’ont sciemment encouragé. Quelle suite donnent à cela les États européens ? L’Union européenne envisage peut-être de décider des sanctions commerciales contre Israël, mais la suspension des livraisons d’armement ou de composants pour ces armements n’est même pas évoquée pour le moment ! En tout cas, cela n’a évidemment rien de comparable aux 18 séries de sanctions adoptées contre la Russie pour sa guerre en Ukraine entre son début en 2022 et le mois de juillet 2025.

Pour maintenir la position dominante de l’État d’Israël, gendarme confirmé de l’impérialisme au Moyen Orient, les dirigeants des grandes puissances sacrifient froidement la population palestinienne, en même temps que la population israélienne est engagée par son gouvernement dans une guerre d’extermination.

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