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Dans le monde
Gaza, Liban, Syrie : la guerre tous azimuts de Netanyahou
Pendant que les Palestiniens continuent de compter leurs morts à Gaza, plus de 2 200 depuis la rupture du cessez-le-feu du 18 mars, et plus de 52 300 depuis le 7 octobre 2023, l’armée israélienne bombarde le sud du Liban, et la zone frontalière syrienne.
Au Liban, malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après deux mois de guerre, l’armée israélienne mène régulièrement des attaques, les justifiant par la menace que le Hezbollah ferait peser sur Israël. Le 22 avril, l’armée israélienne affirmait avoir tué 140 combattants du Hezbollah depuis la mise en place du cessez-le-feu. Ses bombardements auraient provoqué la mort d’au moins 71 civils selon l’ONU. Le ministère des Affaires étrangères libanais a condamné l’attaque du 27 avril qui a touché « une zone densément peuplée de la banlieue sud de Beyrouth, et a provoqué la panique parmi les civils et des dégâts matériels ». La population est menacée quotidiennement. Le journal Le Monde citait le témoignage d’un habitant de Zibqine dans le sud du pays, en colère car « ils se sont foutu de notre gueule ». « Évidemment que le cessez-le-feu n’a pas mis fin à la guerre avec Israël », a-t-il lâché, ajoutant avoir peur d’aller cultiver son terrain à cause des bombardements. Et en effet, en dépit des conditions du cessez-le-feu qui prévoyaient un retrait complet de l’armée israélienne des régions méridionales du Liban, elle continue d’y occuper plusieurs positions.
En Syrie, l’armée israélienne poursuit l’occupation du plateau du Golan, qu’elle a élargie début décembre 2024 à la chute du régime de Bachar al-Assad, ainsi qu’une zone frontalière et des territoires dans le sud-ouest de la Syrie, incluant la ville d’Al-Quneitra. Ces opérations terrestres se sont accompagnées d’une campagne de bombardements aériens intensifs sur les infrastructures et les sites militaires syriens. Netanyahou n’a pas caché vouloir s’implanter durablement dans le sud de la Syrie afin de créer une « zone de sécurité » démilitarisée le long de la frontière.
L’État israélien mène une guerre tous azimuts sans que cela provoque la réaction des dirigeants impérialistes pourtant prompts à s’indigner quand il s’agit de l’Ukraine. Le ministère des Affaires étrangères libanais a appelé « les pays qui parrainent l’accord de trêve à faire pression sur Israël pour qu’il mette fin à ses attaques répétées et à ses violations de la résolution 1701 », une exhortation dont on peut être sûr qu’elle ne sera pas suivie d’effet. L’armée israélienne veut entretenir la peur, le sentiment de n’être en sécurité nulle part parmi les peuples de la région, pour les écraser toujours. Comme Biden avant lui, Trump et les autres dirigeants occidentaux n’ont rien à redire à cela, bien au contraire. Tous savent qu’un tel gendarme dont ils se sont assuré la fidélité, est bien utile pour maintenir leur domination.