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Dans le monde
Gaza : le massacre continue
Peu de temps après l’entrée en vigueur, le 24 juin, du cessez-le- feu avec l’Iran, l’armée israélienne a intensifié ses opérations dans le nord de Gaza, préparant une nouvelle offensive terrestre dans une zone qui a pourtant été la première envahie en octobre 2023.

Après avoir lancé des appels à évacuer plusieurs quartiers de Gaza City et de Jabaliyah, l’armée israélienne a mené de très violents bombardements lundi 30 juin, visant notamment plusieurs écoles où des habitants avaient trouvé refuge et un café internet situé en bord de mer, l’un des rares lieux de rassemblement de la population. D’après les autorités de la santé de Gaza, ces bombardements auraient fait au moins 58 victimes.
Des Palestiniens continuent aussi de trouver la mort quasiment tous les jours dans le centre et le sud du territoire, près de points de distribution d’aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), créée fin mai par les États-Unis et Israël pour se substituer aux ONG et à l’ONU, et administrés par des mercenaires appartenant à des sociétés de sécurité privée américaines. Alors que des milliers de Palestiniens affamés se massent aux portes de ces centres, ils sont pris pour cible par des soldats israéliens. Entre le 27 mai et le 24 juin, près de 550 personnes ont ainsi été tuées et plus de 4 000 blessées.
Dans un article paru le 27 juin, le journal israélien Haaretz a recueilli le témoignage de soldats et d’officiers chargés de la sécurité de ces centres qui, sous le couvert de l’anonymat, ont dit avoir reçu l’ordre de tirer sur tous les Palestiniens. « Notre moyen de communication, c’est la fusillade », résume l’un d’entre eux. Ces témoignages donnent aussi une idée de l’opposition qui se développe au sein de la population israélienne contre cette guerre dont le seul objectif est de massacrer le plus grand nombre possible de Palestiniens.
Dès la levée de l’interdiction de manifester instaurée lors du début des bombardements contre l’Iran, des milliers de personnes se sont de nouveau rassemblées à Tel-Aviv, samedi 28 juin, pour exiger la fin de la guerre et le retour des otages « maintenant », slogan repris par les manifestants. Une partie des Israéliens refuse de soutenir la politique de guerre à outrance du gouvernement d’extrême droite de Netanyahou.
Le président américain a déclaré, mardi 1er juillet, qu’il espère un cessez-le-feu « dans le courant de la semaine prochaine ». Certains des opposants au Premier ministre israélien espèrent donc que Trump impose un cessez- le-feu à Gaza. Mais ce ne serait pas la première fanfaronnade de Trump, ni la première fois qu’un accord à Gaza est annoncé comme imminent. En attendant, la guerre continue, les Palestiniens continuent de mourir, et le soutien de Trump à Netanyahou ne se dément pas, puisqu’il est allé jusqu’à déclarer qu’il ne « tolérera pas » la poursuite du procès du Premier ministre israélien pour corruption, dont il avait déjà réclamé l’annulation au nom « des milliards de dollars par an, bien plus que pour n’importe quelle autre nation, [dépensés] pour protéger et soutenir Israël ». Et comme pour illustrer ce propos, Washington vient d’annoncer la vente pour 510 millions de dollars à Israël de kits de guidage de bombes.
Pour sortir de l’impasse actuelle, il n’y a rien à attendre des puissances impérialistes. Ce sont elles qui ont créé et attisé le conflit en dressant les peuples les uns contre les autres pour mieux imposer leur domination à tous. Quelles que soient les manœuvres à venir de la diplomatie américaine, elles n’apporteront aux populations ni la paix ni la fin de l’oppression.
Une lutte commune des opprimés, dans les pays arabes et en Israël même, contre leurs dirigeants et pour renverser l’impérialisme sera indispensable pour que les peuples puissent vivre ensemble en bénéficiant des mêmes droits.