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Dans le monde
Gaza : massacre sous les yeux du monde
Après avoir visité Le Caire en compagnie de son ami le dictateur al-Sissi, Macron a téléphoné le 14 avril au président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, puis le 15 à Netanyahou.
Le président français, se glissant dans les pas de Chirac, a joint sa voix au concert des puissances occidentales qui, du bout des lèvres, dénoncent la guerre sans fin menée par l’État israélien à Gaza.
Tout cela n’est qu’hypocrisie. Sans aller jusqu’aux révoltantes provocations trumpistes appelant les Gazaouis à accepter son plan de reconstruction d’une riviera orientale où « ils seraient heureux », les chefs d’État européens renvoient dos-à-dos le pouvoir israélien et les miliciens du Hamas, alors que le cessez- le-feu a été délibérément rompu par l’état-major israélien et que, depuis le 18 mars, les bombardements et les raids terrestres ont repris, terrorisant une population de deux millions de Palestiniens sans le moindre refuge, privés de tout.
En coulisse, des officiels européens avouent leur impuissance. Alors qu’une nouvelle proposition de trêve était évoquée par l’État hébreu, son armée bombardait le 15 avril un des derniers hôpitaux encore un peu fonctionnels, à l’ouest de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Les attaques aériennes ont encore fait 40 morts en deux jours, portant le bilan de Gazaouis tués depuis le début de la guerre à plus de 53 000.
Macron s’est livré à une comédie diplomatique en évoquant une possible reconnaissance d’un État palestinien en juin, mais à la condition que l’Iran reconnaisse de son côté Israël. Autant dire qu’il ne s’agit que d’une déclaration sans engagement ! Pendant ce temps, l’armée israélienne continue de prendre le contrôle de 20 % de l’enclave de Gaza, et d’en expulser ses habitants. Gaza, déjà réduit à un champ de ruines, est de plus en plus transformé en camp de concentration, avec le soutien ouvert ou hypocrite des grandes puissances occidentales.