Gaza : massacres et nettoyage ethnique04/06/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/06/une_2966-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Gaza : massacres et nettoyage ethnique

Pour la deuxième fois, l’armée israélienne a tiré, dimanche 1er juin, sur des milliers de Palestiniens rassemblés aux abords d’un centre de distribution d’aide alimentaire dans le sud de Gaza, faisant 31 victimes.

Au total, en une semaine, plus de 72 personnes ont été tuées et des centaines blessées dans des circonstances similaires. Le directeur de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, a dénoncé une « distribution de l’aide devenue un piège mortel » pour les habitants de Gaza depuis que celle-ci a été retirée à l’ONU et aux ONG qui s’en chargeaient jusque-là. Prétendant que le Hamas détournait l’aide internationale à son profit, les autorités israéliennes, appuyées par l’administration américaine, ont confié sa distribution à une organisation, la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), créée à cet effet en Suisse le 14 mai et dont on ne connaît ni le fonctionnement ni les sources de financement. Cette distribution est censée être assurée dans des centres situés dans le sud de Gaza, sous la protection de deux entreprises de sécurité privées américaines, Safe Reach Solutions (SRS), dirigée par un ancien de la CIA, et UG Solutions (UGS), fondée par un ancien membre des forces spéciales de l’armée américaine, qui se définit lui- même, selon le quotidien israélien Haaretz, comme un « dégénéré qui a rejoint l’armée pour infliger de la douleur aux gens qui nous en ont infligé ».

« Ce ne sont pas des centres de distribution d’aide, ce sont des sortes de bases militaires ! », commente un responsable d’une ONG. Les modalités d’accès à ces centres ont été en effet définies d’une façon stricte : une seule personne par foyer, préalablement enregistrée et dont l’identité serait vérifiée par reconnaissance faciale, serait autorisée à y entrer après avoir été prévenue par SMS. Autant dire qu’un tel système ne peut en aucune façon répondre aux besoins des plus de deux millions de Gazaouis victimes depuis le début du mois de mars d’un blocus total !

Comme cela était prévisible, des milliers de Palestiniens affamés se sont rassemblés aux portes des centres de la GHF, après avoir traversé à pied une partie de Gaza, ce qui a donné lieu à des scènes de chaos. Les massacres commis par l’armée israélienne étaient prévisibles et pour ainsi dire programmés.

La mise en place de ce dispositif, avec ses conséquences meurtrières, ne vise pas à soulager la population palestinienne, mais à lui imposer de nouveaux déplacements, à l’appui d’une véritable entreprise de nettoyage ethnique. Et pendant que des négociations sans résultat se poursuivent, la guerre et le massacre des Palestiniens continuent avec le soutien ouvert ou la réprobation hypocrite des grandes puissances impérialistes.

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