Gaza : pas de trêve au massacre20/08/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/08/P7-1_Apr%C3%A8s_les_bombardements_sur_le_quartier_de_Zeitoun_%C3%A0_Gaza_le_19_ao%C3%BBt_C_Omar_AL-QATTAA__AFP.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

Dans le monde

Gaza : pas de trêve au massacre

Le 18 août au matin, une proposition de cessez-le-feu à Gaza a été présentée publiquement à la frontière égyptienne près de Rafah, conjointement par le ministre des Affaires étrangères d’Égypte et le représentant de l’Autorité palestinienne.

Illustration - pas de trêve au massacre

Préparé sous l’égide du Qatar et de l’Égypte, agréé par le Hamas, cet accord prévoit une trêve de 60 jours, un retrait partiel des troupes israéliennes, la libération de dix otages sur les vingt qui seraient encore vivants, la libération de prisonniers palestiniens gazaouis et cisjordaniens et le déploiement d’une aide humanitaire massive. Des garanties de l’État américain sont également demandées contre le risque de rupture du cessez-le-feu par Netanyahou. C’est effectivement ce que les négociateurs palestiniens ont tout lieu de craindre, après le précédent de mars dernier quand le gouvernement israélien a inventé n’importe quel prétexte pour rompre un accord de même contenu et reprendre les bombardements.

Le président américain, partisan déclaré de l’offensive militaire décidée le 8 août par le cabinet de sécurité israélien en vue d’écraser la ville de Gaza, s’est borné à poster sur son réseau personnel que le Hamas devait être « affronté et détruit ». De toute façon, le gouvernement israélien a fait savoir que « la position d’Israël [n’avait] pas changé », qu’il se donnait « jusqu’à la fin de la semaine » pour donner son avis sur le projet de trêve, et, si ce n’était pas assez clair, que Zeitoun, un quartier de la ville de Gaza était sur le point d’être « conquis » et que celui de Sabra, encore très peuplé, allait être la prochaine cible. Une commission de la Knesset, le parlement d’Israël, a préparé une proposition d’allongement de la période de réserve pour mobiliser davantage. Autrement dit, l’offensive visant à occuper le dernier quart du territoire qui échappe encore à l’armée, en provoquant la fuite du million de Gazaouis qui tentent d’y survivre, est largement plus probable qu’un accord.

Les faits sont là. En 22 mois de guerre, l’armée israélienne a tué 62 000 Palestiniens de Gaza, en a mutilé des centaines de milliers, et au moment même où le projet de trêve était annoncé, onze étaient victimes des bombardements. La famine organisée consciemment par le gouvernement israélien, depuis le blocus total de l’approvisionnement, en mars dernier, tue méthodiquement, en commençant par les enfants. Quelles que soient les dénégations mensongères du ministère israélien de la Défense, au moins 263 Gazaouis, dont 112 enfants, sont morts de faim, estimation sous- estimée, selon le personnel soignant local.

Le système de santé a lui aussi été délibérément détruit. Selon un médecin interrogé par Amnesty International, le manque de médicaments, d’eau potable et d’hygiène, s’ajoutant à la famine, provoque « une destruction à plusieurs niveaux qui s’entremêlent », dont l’augmentation alarmante des maladies infectieuses, en particulier celles liées à la contamination de l’eau. Il s’agit là d’une « catastrophe invisible », la recherche de la moindre nourriture passant avant tout. Autre piège aux mains des criminels à la tête d’Israël, les rares distributions de nourriture sont l’occasion de mitraillages décimant les affamés. Depuis la mise en place d’une ONG fantoche américano-israélienne chargée de cette distribution, et l’exclusion des ONG qui la faisaient auparavant, deux mille Gazaouis ont été tués lors des distributions.

Tenu en laisse par l’extrême droite religieuse et ultranationaliste dont il a besoin pour disposer d’une majorité au Parlement, accroché au pouvoir par peur d’avoir affaire à la justice, Netanyahou affiche le mépris le plus complet vis-à-vis des protestations de plus en plus nombreuses, en Israël et ailleurs. Mais, en poursuivant sa guerre, il ne fait que renforcer la détermination du peuple palestinien qui refuse de se laisser expulser de Gaza, et de ceux qui, en Israël, refusent de tuer et de mourir pour satisfaire les brigands qui gouvernent.

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