- Accueil
- Lutte ouvrière n°2973
- Georges Ibrahim Abdallah : 40 ans d’acharnement judiciaire
Leur société
Georges Ibrahim Abdallah : 40 ans d’acharnement judiciaire
Jeudi 17 juillet, la décision de libérer Georges Ibrahim Abdallah a enfin été prise. Il doit quitter sa cellule le 25 juillet pour être expulsé au Liban.
Arrêté en 1984 et condamné en 1987 à perpétuité pour complicité dans le meurtre d’un responsable des services secrets israélien et d’un attaché militaire américain, il a passé plus de quarante ans en prison dans une cellule de 11 mètres carrés.
Communiste, Georges Ibrahim Abdallah appartenait à la Fraction armée révolutionnaire libanaise, qui militait pour la libération de la Palestine, une organisation qui se disait marxiste et qui prônait le terrorisme ciblé. Il a toujours refusé de s’en « repentir » et a toujours assumé son choix politique, même si cette idée de terrorisme d’un petit groupe apparaît comme dérisoire face au terrorisme d’État d’Israël contre les Palestiniens depuis des décennies et face au massacre actuel, et sans utilité pour la population palestinienne.
En tout cas, Georges Ibrahim Abdallah a toujours nié les meurtres dont on l’accuse. Il est libérable depuis vingt-cinq ans et, malgré les actions, les nombreuses manifestations de soutien et les demandes du Liban, il a été maintenu en détention d’une façon totalement arbitraire. Aujourd’hui encore, la cour d’appel n’accepte sa libération qu’à la condition qu’il quitte le territoire français sans possibilité d’y revenir.
La justice avait exigé qu’une indemnisation soit versée aux victimes. Ses soutiens ont réuni 16 000 euros mais le parquet général comme les autorités américaines contestent encore sa libération parce que l’argent ne vient pas de lui. L’acharnement de l’État français n’a pas cessé de s’exercer, en complicité avec ses alliés américain et israélien qui se sont sans cesse opposés à sa libération et regrettent la récente décision. Lundi 21 juillet encore, on a appris que le parquet général de Paris s’était pourvu en cassation contre sa libération.
L’acharnement des autorités de la France, des États-Unis et d’Israël contre un militant de la cause palestinienne d’un groupe dissous avant la fin des années 1990 en dit long sur leur détermination à écraser ceux qui les combattent.