Goodyear et Takata : le profit tue encore14/05/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/05/une_2963-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C5%2C1265%2C1645_crop_detail.jpg

Leur société

Goodyear et Takata : le profit tue encore

Mardi 13 mai, deux faits ont rappelé le danger permanent de la gestion capitaliste.

D’une part, des dirigeants du trust Goodyear sont convoqués par la justice pour répondre des morts causées par leurs pneus défectueux. D’autre part, les airbags Takata ont fait une nouvelle victime aux Antilles. Deux crimes et un seul coupable : le profit !

L’affaire des pneus Goodyear remonte à plus de quinze ans. La multinationale décidait alors d’économiser sur la conception de certains de ses pneus poids lourds. Pour engendrer plus de profits, la firme rendit ses pneus plus légers… et plus dangereux. Très vite des accidents survinrent et la direction du groupe en fut informée. Mais elle préféra garder le silence, indemniser discrètement les victimes ou les familles des défunts qui posaient trop de questions, plutôt que de risquer une mauvaise publicité et une baisse des ventes en lançant une campagne de rappels. Elle fit sciemment le choix de laisser rouler ces pneus mortels et étouffa toutes les enquêtes susceptibles de prouver ce crime. Il fallut des années pour que des victimes et des lanceurs d’alerte obtiennent la mise en examen des responsables.

Quant aux airbags Takata, c’est le même scénario. Ces airbags étaient moins chers car fabriqués avec un gaz moins cher, mais plus susceptibles d’exploser en fonction de la température. Des groupes automobiles ont continué de les monter tout en tentant de camoufler leur responsabilité. Il a fallu des années et des dizaines de morts pour forcer les États à imposer aux industriels des campagnes de rappel des véhicules dangereux. Chaque groupe a cherché à gagner le maximum de temps, pour perdre le minimum d’argent. Et tant pis pour les victimes !

Les criminels à la tête de l’économie ne sont ni soumis au contrôle des travailleurs ni à celui des consommateurs, et ne sont quasiment jamais inquiétés par la justice d’État.

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