Grande-Bretagne : les éboueurs de Birmingham en grève21/05/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/05/une_2964-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grande-Bretagne : les éboueurs de Birmingham en grève

À Birmingham, en Grande-Bretagne, plus de 350 éboueurs sont en grève depuis le 11 mars, contre une réorganisation qui ferait perdre jusqu’à 9 500 euros sur le salaire annuel à près de 200 d’entre eux.

Plus de deux mois déjà : c’est une durée record pour une grève d’éboueurs en Grande-Bretagne. Les grévistes ont face à eux un conseil municipal travailliste qui, sur le papier, se réclame du monde du travail. Mais dans les faits, il mène la guerre à ses agents municipaux – avec l’appui du gouvernement Starmer, lui aussi travailliste. Le prétexte pour la baisse des salaires est la faillite de la municipalité il y a deux ans. Mais l’argument des caisses vides est rejeté par les travailleurs. Ils savent que le sous-financement de la collectivité locale a été imposé d’en haut, par la baisse des dotations de l’État. Et puis pourquoi devraient-ils se sacrifier, alors que celui-ci trouve de plus en plus d’argent pour les commandes militaires ?

Dans leur combat, les éboueurs ont le soutien de la population, malgré les désagréments causés par l’accumulation des déchets dans les rues. Les habitants de Birmingham savent bien que leurs rémunérations n’ont rien d’astronomique. Et ils subissent eux- mêmes depuis des années une réduction drastique des services municipaux.

Le syndicat Unite dirige la grève, mais il la gère comme une lutte sectorielle, sans chercher à entraîner les autres employés de la municipalité. Il a certes appelé à des rassemblements de soutien, d’ailleurs bien suivis. Mais ses dirigeants considèrent qu’il suffit de mettre l’affaire sur la place publique puis de bien négocier et que cela fera reculer les autorités locales. À l’évidence, cela ne marche pas.

Étendre le mouvement serait pourtant possible. Cela fait des années que les travailleurs municipaux sont attaqués, bien au-delà de Birmingham. Et dans la région, les nombreux ouvriers d’industrie, comme ceux de l’usine Jaguar Land Rover à Solihull, auraient eux aussi des raisons de se battre pour leurs salaires, avec cet atout supplémentaire qu’ils pourraient frapper le patronat au portefeuille.

Ce n’est pas la ténacité qui manque aux éboueurs en lutte qui approchent de leurs trois mois de grève. Réussir à entraîner les travailleurs qui, autour d’eux et comme eux, n’en peuvent plus des politiques d’austérité et « probusiness », serait une arme decisive.

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