- Accueil
- Lutte ouvrière n°2962
- Grande-Bretagne : revers électoral pour Starmer
Dans le monde
Grande-Bretagne : revers électoral pour Starmer
Lors des élections locales partielles du jeudi 1er mai en Angleterre, le parti anti-immigration Reform UK, avec 40 % des suffrages exprimés, a raflé deux mairies et 677 postes de conseiller local.
Cette percée confirme les sondages, de même que le recul des deux grands partis de gouvernement, les conservateurs et les travaillistes, qui perdent respectivement 674 et 187 sièges. Fort d’une victoire simultanée dans une législative partielle, le leader de Reform UK, Nigel Farage, crie victoire.
Reform UK est-il en passe de remplacer les Tories comme principale opposition au Labour, de retour au pouvoir depuis juillet 2024 ? Si Farage se voit déjà en prochain Premier ministre, il serait risqué d’extrapoler, car seulement 1 641 sièges de conseiller local sur 17 000 étaient à renouveler, et il faut tenir compte que, dans bien des circonscriptions, moins d’un électeur sur trois s’est déplacé, dans un scrutin sans enjeu évident pour les travailleurs !
Moins d’un an après l’installation du travailliste Starmer comme Premier ministre, il est manifeste que le Labour est en train de s’aliéner même les plus fidèles de ses électeurs des milieux populaires. Il paye sur le plan électoral la baisse des aides aux retraités, aux handicapés, aux malades et aux plus précaires des travailleurs, et sans doute aussi son alignement sur les menées guerrières de l’impérialisme américain.
Pour tenter de conjurer sa chute, le gouvernement travailliste a mis en scène des arrestations musclées de travailleurs sans papiers et annoncé la publication des tableaux de délinquants indiquant leur nationalité. Mais cette surenchère xénophobe n’a pas empêché les électeurs les plus réactionnaires de préférer l’original à la copie. Quant aux déçus du Labour, quand ils ont voté, cela a été pour les libéraux-démocrates, les verts, ou des travaillistes anti-Starmer.
Les résultats du 1er mai sont donc un revers pour le gouvernement, en même temps qu’ils confirment le glissement à droite d’une fraction notable de l’électorat. Ce cours rétrograde doit beaucoup aux politiciens tant conservateurs que travaillistes qui ont banalisé les discours antimigrants dont Reform UK fait son fonds de commerce. Et il ne sera stoppé que lorsque la classe ouvrière retrouvera le chemin de la lutte pour la défense de ses intérêts matériels et politiques.