Grande-Bretagne : silence dans les rangs !02/07/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/07/une_2970-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1264%2C1640_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grande-Bretagne : silence dans les rangs !

Le gouvernement du travailliste Starmer, dans son zèle à seconder la politique guerrière de l’impérialisme américain au Moyen-Orient, multiplie les tentatives d’intimidation envers ceux qui osent la contester sur le sol britannique.

Lundi 23 juin, la ministre de l’Intérieur, Yvette Cooper, a déclaré vouloir interdire l’association Palestine Action. À partir du 30 juin, cette organisation serait classée comme terroriste, de même que toute personne s’en revendiquant. On comprend pourquoi ministres et généraux lui en veulent : le 20 juin, deux de ses militants ont réussi à pénétrer au sein de la plus grande base militaire de l’aviation britannique, la RAF, et à asperger de peinture rouge deux avions, pour dénoncer le soutien politique et logistique de la Grande-Bretagne à l’extermination en cours à Gaza. Cette mesure contre une association non violente, qui ne peut évidemment pas empêcher l’impérialisme britannique de sévir, n’est pas que ridicule : elle vise à décourager toute expression de solidarité avec le peuple palestinien, et à faire rentrer la population dans le rang.

Pas moins risibles et pas plus gratuites, il y a les accusations de soutien au terrorisme à l’encontre de Mo Chara, membre du trio de rap nord-irlandais Kneecap, accusé d’avoir brandi un drapeau du Hezbollah lors d’un concert à Londres en novembre dernier. En fait, ce que Starmer et l’ensemble des politiciens de la bourgeoisie britannique reprochent au groupe, c’est son soutien au peuple palestinien et sa dénonciation de la complicité de la Grande-Bretagne dans le massacre en cours. Pire aux yeux des défenseurs de l’ordre établi, ces anti-impérialistes et antimonarchistes affirmés font le parallèle entre les méfaits du colonialisme en Palestine et en Irlande. Jusqu’à présent, Starmer n’a pas réussi à faire déprogrammer Kneecap des grands festivals de l’été. Mais les rappeurs restent dans le collimateur de l’État qui, en ces temps d’escalade guerrière, veut décourager toute voix discordante.

Ces dernières années, les gouvernements successifs de Grande-Bretagne ont durci l’arsenal législatif, ce qui leur a permis de sanctionner financièrement voire d’emprisonner bien des protestataires. Malgré cela, l’opposition aux atrocités perpétrées à Gaza s’est souvent exprimée de façon massive à Londres depuis octobre 2023 et, samedi 21 juin, la colère s’est aussi exprimée contre le déluge de feu sur l’Iran. Starmer et ses complices peuvent toujours accuser Palestine Action et Kneecap d’apologie du terrorisme ou de terrorisme tout court, leur propre soutien au terrorisme d’État pratiqué par Israël pour le compte de l’impérialisme crève les yeux. Ce sont bien eux les ennemis publics.

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