Grande distribution : guerre commerciale et guerre de classe06/05/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/05/une_2962-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Grande distribution : guerre commerciale et guerre de classe

Après une annonce le 3 avril, 24 magasins Intermarché, ex-Casino, ont définitivement baissé le rideau samedi 26 avril.

Pour les 680 salariés, à qui des engagements de reclassement sont promis, la réalité est la perte brutale de leur emploi.

Ainsi à Plan-de-Campagne, au nord de Marseille, magasin où l’ancienneté moyenne est de vingt ans, des postes sont proposés dans la logistique, où les conditions de travail sont connues pour être difficiles, ou à Brignoles, située à une heure de route, c’est-à-dire pour beaucoup loin de leur lieu d’habitation.

Plan-de-Campagne est une immense zone commerciale implantée sur la commune des Pennes-Mirabeau avec plus de 500 enseignes. L’hyper Géant Casino, devenu Intermarché, y était implanté sur 14 100 m². On y trouve également un Leclerc, un Lidl et des dizaines de grosses enseignes, toutes propriétés de riches familles capitalistes. Il n’y a donc aucune raison pour que les 122 salariés de l’Intermarché ne soient pas reclassés sur place dans l’enseigne de leur choix.

Les mêmes problèmes se posent pour les travailleurs des autres Intermarché situés en périphérie de grandes villes, comme à Blagnac près de Toulouse, Cenon en banlieue de Bordeaux, ou La Riche à Tours. Et dans les villes plus petites, ces fermetures sont également vécues comme une catastrophe, non seulement par les salariés qui habitent depuis des années à proximité du magasin, mais aussi pour les habitants pour qui le magasin est indispensable.

Les propriétaires de ces groupes n’ont rien à faire de telles préoccupations. Ils multiplient les ouvertures, y compris dans les mêmes zones et les mêmes quartiers, se livrent entre eux à une guerre commerciale acharnée, tout en guettant le moment où l’un d’entre eux connaîtra des difficultés, laissant aux autres carnassiers l’opportunité de le dépecer. On vient de le voir avec la disparition des supermarchés et hypers Casino et leur rachat par trois concurrents.

Des dizaines de milliers de travailleurs du commerce, toutes enseignes confondues, sont victimes de la soif de profit d’une poignée de grands groupes qui jouent au monopoly et sabrent dans leurs emplois. Il y a urgence à les empêcher de nuire.

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