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Dans les entreprises
Grande distribution : la guerre entre vautours
Les travailleurs de l’enseigne belge Colruyt ont appris que seuls 81 magasins sur les 104 implantés dans le nord-est de la France seront repris par Intermarché. Près de 900 emplois vont être supprimés sur 2 600, dont 350 au siège social dans le Jura.
Si la vente des magasins n’est pas une surprise pour les travailleurs, le retrait de France ayant été annoncé dès février, ce n’est pas le cas de l’annonce des fermetures et des licenciements. Les travailleurs des 23 magasins rayés de la carte ne manquaient pas de travail, les clients venaient y faire leurs courses quotidiennement comme partout ailleurs.
Mais, ce n’est pas le service rendu au client, ce gros mensonge patronal, qui conditionne le maintien de l’activité d’un magasin. Ce qui compte, c’est la rentabilité au mètre carré, source inépuisable de profit pour les propriétaires. C’est pour cette raison que les prix continuent d’augmenter, + 24 % sur les trois dernières années, et que des dizaines d’hypers et de supermarchés ont été fermés en 2024 après le rachat de Casino : une trentaine par Auchan, une dizaine par Carrefour. Et, fin avril, Intermarché a baissé le rideau de 28 magasins, supprimant les emplois de 680 salariés.
On le voit une fois de plus avec Colruyt, les prétendants à la reprise, cette fois-ci, Leclerc, Coopérative U et Intermarché se sont bousculés pour racheter les magasins, Intermarché restant seul sur la ligne d’arrivée. Cette poignée de capitalistes ont le même objectif : renforcer sa position et accroître ses parts de marché au détriment de ses concurrents. Cela passe par le rachat et l’élimination des plus faibles d’entre eux et la recomposition de leur parc de magasins.
Les travailleurs n’ont pas à faire les frais de ces restructurations et de la course effrénée aux profits.