Grandes fortunes : les exproprier27/08/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/08/P11-1_Th%C3%A9orie_du_ruissellement_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-4%2C0%2C947%2C530_crop_detail.jpg

Leur société

Grandes fortunes : les exproprier

Les prétentions de Bayrou à œuvrer pour la justice fiscale sont risibles Ainsi son projet d’économies de 44 milliards d’euros comprendrait un impôt exceptionnel de deux milliards d’euros sur les revenus des familles les plus riches.

Illustration - les exproprier

Sachant que l’État verse, chaque année et sans aucun contrôle, 210 milliards d’euros d’aides aux grandes entreprises, aussitôt converties en dividendes offerts à leurs actionnaires, ces deux milliards sont dérisoires.

Parlant aussi d’économies à trouver, le RN quant à lui refuse de toucher aux grandes fortunes et leur promet au contraire monts et merveilles supplémentaires. Les partis de gauche parlent bien, eux, de les taxer. D’une part ils promettent de contrôler – pas d’arrêter - les cadeaux aux entreprises, de l’autre ils proposent une taxe de 2 %, incluant les impôts déjà existants, sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros. Cela concernerait 1 800 foyers fiscaux et rapporterait 20 milliards d’euros par an. L’économiste qui a inventé cette taxe affirme qu’elle n’écornerait même pas les fortunes en question car son taux est inférieur à celui de l’accroissement « naturel » des capitaux. Évidemment, les familles qui possèdent plus de cent millions ne les gardent pas sous leur matelas, l’argent est placé dans des fonds spécialisés et fait des petits, en permanence.

Vingt milliards de taxe annuelle annoncée par la gauche, c’est certes plus que deux milliards pour une seule année de Bayrou. Mais, outre le fait qu’elles sont virtuelles, ces sommes ne sont rien comparées aux 1 100 milliards d’avoirs réels des 500 familles françaises les plus riches. Ces familles ne comptent ni footballeur, ni chanteur, ni influenceur, mais bien des capitalistes et des rentiers vivant, souvent depuis des générations, de l’exploitation des travailleurs.

Ces 500 familles ont multiplié leur fortune globale par dix dans les vingt dernières années. Elles ne sont pas les seules et cette explosion n’est pas seulement due à la bienveillance de Macron, des ministres successifs et des hauts fonctionnaires permanents. La fortune des milliardaires, tous pays confondus, s’est en effet accrue de 2 000 milliards de dollars en 2024 !

Cette pluie de milliards, même lorsqu’elle est le résultat de la spéculation, vient en réalité du travail humain, c’est-à-dire de l’exploitation des prolétaires de tous les pays, par une poignée d’entreprises géantes et de banques tentaculaires, comme, en France, Total, CGA CGM, BNP, Sanofi, LVMH, etc. Les trusts se répartissent la richesse ainsi créée en même temps qu’ils se concurrencent pour accroître leur part du butin. Depuis plusieurs décennies, les soubresauts de la crise économique ont aiguisé cette lutte, fait périr les plus petits et accru la puissance et la fortune des plus grands, comme on le lit dans leurs résultats. Cela s’est fait aussi au prix du sacrifice de régions entières, ravagées, suivant les cas, par le chômage, les famines et l’exode, aux prix d’une exploitation accrue partout et de guerres toujours plus nombreuses et menaçantes.

Aucun impôt, aucune prétendue justice fiscale n’a jamais pu et ne pourra jamais contrebalancer ce pillage qui entraîne toute une société au désastre

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