Groupe Renault : de Meo se trouve un meilleur job18/06/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/06/une_2968-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Groupe Renault : de Meo se trouve un meilleur job

« Mon travail ici, c’est fini », voilà comment Luca de Meo, ex-directeur général de Renault, a annoncé sa démission dans la presse. Et de signer aussitôt avec le groupe de luxe Kering de François-Henri Pinault.

Après son plan « Renaulution », de Meo avait prévu un plan « Futurama » pour fin 2025, censé « libérer Renault de la cyclicité » et « transformer l’esprit de la R&D ». Peu importe le verbiage, tout le monde aura compris que ce mercenaire des capitalistes, comme l’ont dit des travailleurs de l’usine de Flins, va gagner un meilleur salaire ailleurs.

Pourtant, pour l’année 2024, Luca de Meo avait touché en tout 12 millions d’euros, soit une augmentation de 134 %, alors que pendant le même temps les salariés étaient augmentés au maximum de 2,5 %, malgré l’inflation qui était alors triple ! Le « travail ici » dont se vante l’ex-directeur général avait de quoi réjouir les gros actionnaires, puisque, dans un contexte où les constructeurs automobiles pleurnichaient tous, le chiffre d’affaires du groupe avait grimpé de 7 %, et son profit de 21 % pour atteindre 2,8 milliards d’euros.

En fait, le travail de De Meo a consisté à découper le groupe en plusieurs entités, à filialiser plusieurs activités, mais surtout à supprimer des milliers d’emplois, 15 000 avec le plan Renaulution, et à fermer quatre fonderies et l’usine de Choisy-le-Roi.

En mars 2024, la direction de Flins a arrêté définitivement toute production de véhicules, après des années de baisse de cadences. En sept ans, elle a ainsi supprimé plusieurs milliers de postes, dont ceux de 2 000 intérimaires.

C’est ce bilan que bien des travailleurs de l’usine de Flins et d’ailleurs ont en tête. Des milliards pour les coffres des actionnaires, des ponctions dans les poches des salariés, en maintenant les salaires au plus bas, en ne payant plus les temps de pause et certaines primes, en gérant les aléas de production – et ils sont nombreux – en piochant dans les congés des salariés, au détriment des conditions de travail de tous. Cinq ans de « travail » de De Meo, cela ne s’est pas déroulé sans conflits, un peu partout, ni sans réactions des travailleurs.

Que son successeur, qui mènera forcément sur le fond la même politique au service des capitalistes actionnaires, s’en souvienne ! Il pourrait récolter la colère semée depuis des années par les attaques des dirigeants de Renault.

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