Guerre commerciale : Binet à la rescousse du patronat16/04/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/04/une_2959-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Guerre commerciale : Binet à la rescousse du patronat

Face aux derniers épisodes de la guerre commerciale, la dirigeante de la CGT Sophie Binet a appelé sur France 2 au lancement d’une « cellule de crise » qui rassemblerait les syndicats, le patronat, le gouvernement, la Banque publique d’investissement et la caisse des dépôts, pour protéger « notre » économie.

Puisque, jusqu’à preuve du contraire, ce sont les patrons qui tiennent les manettes de l’économie, il s’agirait donc de s’unir pour sauver les pauvres et innocents capitalistes français pris en étau entre les méchants Américains et les impitoyables Chinois.

À peine sortie – bien à contrecœur – du conclave sur les retraites qui ne conduisait à rien d’autre qu’à de nouvelles attaques, la CGT implore le gouvernement de remettre le couvert, cette fois pour participer à des conseils de guerre économiques… en attendant sans doute de siéger dans des conseils de guerre tout court.

Dans son interview, Binet réclame bien un « moratoire » sur les licenciements – devant un tel public, cela ne coûtera qu’un peu de salive – mais, pour éviter de froisser ceux qu’elle espère rejoindre autour de la table, elle n’illustre son propos que par des plans de licenciements prévus dans deux entreprises étrangères.

Quant aux patrons et au gouvernement, ils annoncent déjà la couleur aux classes populaires. Ce sont elles qui paieront la guerre commerciale par la flambée des prix, des licenciements et des mesures d’austérité afin de déverser des aides publiques dans les coffres des capitalistes qui se jugeraient lésés.

En affirmant « le patriotisme économique, c’est nous qui le portons » et qu’il faut « privilégier le made in France et le made in Europe », Sophie Binet montre que la direction de la CGT est la caisse de résonance de la bourgeoisie. Ce n’est pas cette voix-là qui permettra aux travailleurs de se faire entendre.

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