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Dans le monde
Guerre et spéculation
Immédiatement après les bombardements israéliens sur l’Iran, le prix du baril de pétrole a bondi de 10 %. La guerre, qui apporte destructions et angoisse aux populations, offre aux spéculateurs des opportunités d’enrichissement.

Le capitalisme est un système instable par nature, basé sur la guerre de tous contre tous. Mais il connaît régulièrement des périodes de plus fortes tensions guerrières, comme c’est le cas actuellement. Les attaques d’Israël en Iran ont été l’occasion d’opérer une opération spéculative sur le marché du pétrole. Ainsi, avant qu’un site pétrolier iranien n’ait encore été touché par les bombardements israéliens, les spéculateurs ont anticipé le risque que de telles installations soient détruites, conduisant à une baisse de l’offre de pétrole sur le marché mondial, et donc à une hausse du prix du baril.
Effectivement, l’Iran est le septième producteur de pétrole, et le détroit d’Ormuz, dont il est riverain, est un passage stratégique pour les cargaisons du Moyen-Orient vers l’Asie et l’Europe. L’an dernier, JPMorgan a estimé qu’un blocage de cette voie d’accès au golfe Persique pourrait faire grimper le prix du pétrole brut à 130 dollars le baril.
Si les spéculateurs anticipent ce risque, ce n’est pas par inquiétude pour les populations qui subiront les hausses de prix à la pompe à essence. Dans leur langage, « risque » signifie moyen de s’enrichir. Faisant donc le pari de la hausse du prix du pétrole, ils en ont acheté en quantité. L’augmentation de la demande sur ces marchés a donc effectivement fait monter le prix du baril, permettant à ces spéculateurs de le revendre plus cher.
Heureux les spéculateurs qui profitent de la guerre pour faire de bons coups en Bourse !