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Leur société
Guyane : assouplissement du code minier
Le code minier devrait être assoupli ; tel est en tout cas ce que contient un projet de loi présenté à l’Assemblée nationale consacré à une prétendue « simplification de la vie économique ».
L’article 19, qui aborde la question du code minier, intéresse la Guyane au premier chef. En effet, ce territoire concentre l’essentiel (82 %) des sites d’extraction minière en France : 102 mines légales sur les 123 actuellement ouvertes en France, 65 % des concessions minières en termes de surface et 27 % des permis de recherche. Ce sont essentiellement des mines d’or.
S’il est voté en l’état, l’article 19 prévoit de réduire le délai d’instruction des permis de recherche et de supprimer l’avis que l’Office national des forêts (ONF) est tenu, jusque-là, de délivrer dans le cadre d’un dossier d’autorisation de recherche minière (ARM). L’ONF, qui reste une sorte de garde-fou, serait écarté des décisions pour ces autorisations ; le préfet seul aurait désormais autorité.
À l’Assemblée, ce projet de loi a reçu le soutien du député de Guyane, Jean-Victor Castor du groupe GDR (le nom du groupe communiste), qui dénonce régulièrement la « mise sous cloche » d’une Guyane « écrasée par le poids des normes ». Pour autant, la filière est loin d’être un acteur économique majeur, puisqu’elle représente 1 % du PIB et 1 % des emplois. Mais l’or et les autres ressources potentielles du sous-sol en Guyane, comme le coltan, mais aussi la bauxite, les diamants, le fer, le manganèse attirent les convoitises des patrons locaux et sans doute de bien d’autres.
Cependant, on sait combien ces patrons sont peu scrupuleux sur le respect des règles et des normes environnementales. C’est le cas, par exemple, de l’entreprise Auplata, récemment condamnée pour avoir défriché une surface de forêt amazonienne bien supérieure à celle allouée sur un de ses sites.
À ce propos, un autre argument évoqué est la nécessité de développer une vraie industrie minière légale pour mettre fin à la concurrence des mines illégales… dont les pollutions, notamment, sont dénoncées.
Mais l’or, qu’il soit légal ou illégal, se retrouve de la même manière sur le marché. Or, pour vraiment mettre fin à ce trafic, il faudrait voir qui achète et revend l’or illégal, et donc s’attaquer au secret bancaire. Personne n’en parle car devant les intérêts capitalistes, les responsables politiques se couchent.