Selon leurs calculs, dans la métropole de Lyon, entre 2019 et 2023, les charges mensuelles ont augmenté de 35 % et le chauffage de plus de 72 %. La région n’est pas une exception. En avril, 2 800 foyers HLM en Touraine avaient vu leur facture de gaz multipliée par sept. À Saint- Ouen, en région parisienne, des habitants s’étaient vu réclamer en décembre 2024 plus de 1 500 euros de régularisation de charges par leur bailleur, la Semiso. Et les exemples sont légion, car l’explosion du prix du gaz et de l’électricité depuis 2021 a fait flamber les factures dans les HLM comme partout.

Payer son loyer devient donc de plus en plus difficile : au 31 décembre 2023, 18,7 % des locataires HLM avaient un retard de paiement, contre 17,3 % en 2021. Le plus souvent, il s’agit de petits retards que les locataires arrivent à combler au prix d’économies sur d’autres budgets, notamment l’alimentation. Mais certains se retrouvent acculés : d’après les associations, la difficulté à payer les charges est de plus en plus souvent la cause des retards de paiement qui finissent en expulsions. Leur nombre, dans le logement social, a augmenté de 125 % entre 2020 et 2025.

Dans le parc privé, la situation est pire encore. De plus en plus de foyers renoncent à se chauffer correctement. Mais les pouvoirs publics n’ayant évidemment pas l’intention de contraindre les Engie, TotalEnergies et autres EDF à prendre sur leurs profits pour baisser les prix, le prochain hiver risque fort de ressembler au précédent : des factures toujours plus lourdes, pour des logements toujours plus froids.