En grève depuis trois semaines pour dénoncer un sous-effectif chronique qui les empêche de prendre correctement en charge des patients toujours plus lourds, les aides-soignantes et infirmières du service de médecine interne de l’Hôpital de la Croix-Rousse continuent de faire parler d’elles.

Pour se faire entendre au-delà de leur équipe, elles ont décidé, en assemblée générale, de préparer et de mener une action coup de poing : une irruption à l’heure du déjeuner dans la cafétéria de l’hôpital. Jusqu’à la dernière minute, elles ont réussi à garder leur plan secret pour surprendre la direction, mettre les pieds dans le plat et lui énoncer leurs revendications devant tout le monde.

Jeudi 15 mai, elles étaient donc près de quarante à entrer dans le self en blouse de travail, avec leurs pancartes et leurs slogans. Pour la direction, qui venait de s’attabler et qui n’avait rien vu venir, cette action lui tombait dessus comme un cheveu sur la soupe. Malgré ses menaces et ses tentatives d’intimidation, les grévistes ont pris la parole avec fierté et assurance. Le succès a été total : non seulement elles ont été chaleureusement applaudies par une grande partie de la salle, mais leur slogan « Hôpital de misère, hospitaliers en colère ! » a été largement repris pour ponctuer leur intervention.

Ce coup d’éclat devrait rester sur l’estomac de la direction, qui ne manque habituellement pas d’appétit quand il s’agit d’imposer des mesures d’austérité aux hospitaliers. Mais le plus important est d’avoir marqué les esprits dans les autres services et secteurs de l’hôpital. Car s’ils en arrivaient à rejoindre la grève, les hospitaliers auraient alors les moyens de faire mordre la poussière à tous ceux qui veulent les faire taire.