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- Lutte ouvrière n°2961
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Hôpital de la Croix-Rousse – Lyon : pas question de faire toujoursplus avec moins de moyens
Dans le service de médecine interne de l’hôpital de la Croix- Rousse, à Lyon, l’équipe paramédicale, infirmières et aides-soignantes a décidé la grève à partir du mardi 29 avril pour obtenir des recrutements immédiats.
Faute de quoi, cette équipe d’une vingtaine de personnes exige que des lits soient fermés jusqu’à ce que les embauches nécessaires soient effectuées.
Cette nouvelle poussée de colère fait suite à une précédente mobilisation, à l’automne, lors de laquelle d’autres services – en particulier la médecine post-urgences, le bloc opératoire et la réanimation – s’étaient également mobilisés. La direction avait alors promis l’embauche de remplaçants supplémentaires. Comme tout le monde pouvait s’y attendre, cette réponse dérisoire s’est avérée complètement insuffisante face à l’ampleur des problèmes.
Le manque de personnel est tel que les cadres doivent chercher des solutions au jour le jour pour établir les plannings. La direction bricole, annonçant tantôt des fermetures, tantôt des réouvertures de lits. Mais ce sont les travailleuses qui en subissent les conséquences : le travail supplémentaire et l’insécurité que cela provoque, les journées à rallonge, les retours sur les repos, et l’incertitude sur les congés. L’équipe des médecins est également en sous-effectif, car il manque plusieurs internes pour les prochains mois. Et, pour les malades, la qualité des soins se trouve inévitablement dégradée par cette désorganisation.
Les grévistes ont d’ailleurs à cœur de dénoncer publiquement la mise en danger des patients et ne se satisfont pas du fait que la fermeture des lits soit la seule réponse de la direction. Elles veulent s’adresser à tous les services et tous les secteurs de l’hôpital : des transports ambulanciers au brancardage, de la lingerie à la pharmacie, du ménage à la cuisine, de l’administration à la logistique… Elles l’affirment dans leurs tracts, « tout le monde est concerné » !
Réunies lors de deux assemblées générales dans la semaine du 22 au 25 avril, les aides-soignantes et les infirmières ont élu un comité de grève. Composé de grévistes volontaires et révocables, il est chargé de les représenter face à la direction et d’organiser le mouvement de façon démocratique. Elles ont adopté d’emblée ce mode de fonctionnement car elles en avaient fait l’expérience lors de leur précédente grève, en novembre 2024, lors de laquelle elles avaient pu constater la volte-face de certains syndicats. Elles ont également prévu, comme la dernière fois, de refuser les assignations qui ne leur seraient pas remises en main propre par la direction, et d’imposer en urgence la fermeture de lits chaque fois que le nombre d’assignations sera inférieur à ce que prévoit le règlement. Le bras de fer est engagé.