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- Lutte ouvrière n°2979
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Hôpital de la Croix-Rousse – Lyon : saignés à blanc
Sans attendre l’adoption de son budget d’austérité, le Premier ministre Bayrou a donné ses instructions, dès avril, dans une circulaire aux agences régionales de santé.
Il s’agit d’imposer « efficience » et « performance » dans les hôpitaux, c’est-à-dire faire plus de rentrées d’argent avec moins de moyens humains.
À l’hôpital de la Croix-Rousse, à Lyon, les périodes estivales sont depuis longtemps synonymes de fermetures de lits, voire de services entiers, ce qui diminue l’offre de soins. Cela vise à ne pas remplacer les travailleurs hospitaliers en congés. Mais, cet été, des lits ont été fermés dès le mois de juin par manque de personnel dans les services de maladies infectieuses, de médecine interne ou d’hépato-gastrologie.
La direction de l’hôpital cherche à diminuer ses dépenses en réduisant le personnel : la majorité des services fonctionne avec du personnel ayant des roulements en douze heures, en alternance jour et nuit. Dans le service de médecine interne, où ce n’était pas encore le cas, la direction ferme administrativement un étage, puis simule une réouverture de service pour imposer à l’équipe paramédicale le passage en douze heures. Avec les douze heures, les salariés doivent porter sur chaque poste deux fois plus de sacs de linge, de poubelles… La fatigue s’accumule et l’alternance du travail de jour puis de nuit ne permet pas de récupérer, surtout en période de canicule.
Pour faire des économies, les pools de remplacements de médecine et de chirurgie ont été fusionnés. La direction compte sur l’auto- remplacement du personnel et bouche les trous au jour le jour. Résultat : aides-soignantes, secrétaires, infirmières, femmes de ménage sont envoyées dans des services autres que celui auquel elles sont affectées, évidemment sans formation et sans être prévenues au préalable.
Dans les secrétariats, les absents ne sont pas remplacés et il peut parfois y rester une seule secrétaire au lieu de sept. Les tâches indispensables sont alors réparties et imposées en plus du travail dans les autres secrétariats, où il manque aussi du personnel. Aux ambulances, les travailleurs ont appris par une note de service que, dès la rentrée, la direction veut leur faire réaliser des transports dans toute la couronne lyonnaise, et plus seulement vers les Hospices civils de Lyon. Leur travail serait ainsi totalement modifié, sans personnel supplémentaire.
La politique d’austérité a déjà des conséquences criminelles depuis des années dans le secteur hospitalier. Les nouvelles économies annoncées, dont on ne voit de fait que le début, vont encore aggraver une situation déjà désastreuse.