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Hôpital de Lyon-Croix-Rousse : les grévistes refusent de plier
Dans le service de médecine interne de l’hôpital de la Croix- Rousse, la trentaine d’aides-soignantes et d’infirmières est en grève depuis un mois et demi pour exiger des embauches.
La plupart du temps, les grévistes sont assignées, donc contraintes de travailler, mais elles trouvent le moyen de se réunir et de faire des actions. Organisées depuis le début de leur mouvement autour d’un comité de grévistes élues, elles se sont fait connaître dans l’hôpital en diffusant des tracts aux entrées, en allant à la rencontre des autres services pour s’adresser à leurs collègues, en faisant signer une pétition, ou encore en menant des actions visibles comme une prise de parole dans le self à l’heure du déjeuner.
Leur mobilisation a rencontré la sympathie et le soutien des autres hospitaliers, même si la grève ne s’est pas étendue aux autres secteurs. La semaine du 10 juin, des grévistes de la Croix-Rousse ont pris contact avec les travailleuses de l’Infirmerie protestante, une clinique privée voisine, en grève elles aussi depuis le 10 juin. Elles essaient aussi de rallier à leur grève les services de médecine interne des autres hôpitaux publics de l’agglomération, et avaient prévu, avec le soutien de la CGT, un rassemblement commun devant la direction générale des HCL (Hospices civils de Lyon) jeudi 19 juin.
De son côté, la direction de l’hôpital multiplie les manœuvres pour diviser les travailleuses et briser la grève. Quand des militants syndicaux CGT ont signalé un danger grave et imminent (DGI) pour dénoncer les risques liés au sous-effectif du service, elle a essayé d’en tirer parti pour organiser un audit, avec des entretiens individuels, où chacune se serait retrouvée seule face à des représentants de la direction. Mais les grévistes, conscientes du piège, ont collectivement refusé d’y participer. Toujours dans le but de les isoler, la direction a menacé de fermer administrativement l’un des deux étages de médecine interne et de disperser les grévistes réquisitionnées dans d’autres services de l’hôpital, avant de reculer. Et, malgré ces pressions, les travailleuses de médecine interne tiennent bon.
Face à une direction qui ne veut rien céder pour ne pas faire de précédent et dont l’objectif est de réduire encore les effectifs, comme l’exige le Premier ministre dans son courrier aux agences régionales de santé, il faudra plus qu’un service pour inverser le rapport de force. Les grévistes de l’hôpital de la Croix- Rousse l’ont bien compris, et leur lutte met en évidence la nécessité d’un mouvement plus large qui reste encore à construire.