Dans cet institut géré conjointement par les Hospices civils de Lyon et l’hôpital privé à but non lucratif Léon Bérard, les travailleuses ont pris en main leur mouvement, refusant d’être toutes assignées. Elles ont ainsi obligé la direction à respecter la réglementation, en n’acceptant que les assignations remises en main propre et non celles déposées dans le service au moment de la prise de poste. Pour cela, la direction a dû envoyer des coursiers chez les agents en repos. Pour les grévistes c’était un moyen de se faire respecter et de montrer leur détermination.

Depuis des mois, les soignantes avaient alerté leurs directions sur le manque de matériel courant et sur leur sous-effectif. Les hauts responsables ne se donnaient pas la peine de leur répondre et ne se pressaient pas pour trouver un remplaçant pour un poste vacant. Par leur grève les soignantes ont secoué ces chefs méprisants et les ont obligés à agir. À l’issue de leur mouvement qui a duré plus d’une semaine, elles ont obtenu le renfort de quatre personnes, dont une infirmière et un poste et demi d’aide puéricultrice. Du matériel supplémentaire a été acheté et une véritable salle de pause a été aménagée.

Pour beaucoup, il s’agissait de la première grève. Elles ont vu qu’il est possible de peser, même si bien des problèmes demeurent. « Si on n’avait pas fait ça, on n’aurait rien obtenu », concluait l’une d’entre elles.