Incendies : un manque de moyens aussi criminel que prévisible09/07/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/07/P3-1_Rafale_Canadair_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-77%2C0%2C725%2C365_crop_detail.jpg

Leur société

Incendies : un manque de moyens aussi criminel que prévisible

Devant les incendies qui se multiplient dans le sud du pays et jusqu’aux portes de Marseille, le manque de moyens et de prévention est patent.

Illustration - un manque de moyens aussi criminel que prévisible

Les pompiers se plaignent d’être en sous-effectif et du manque de matériel. Il n’y a, par exemple, que 23 avions bombardiers d’eau vieillissants. Les douze Canadair, ayant la meilleure capacité d’intervention ont une moyenne d’âge de 30 ans. C’est beaucoup trop, vu les conditions dans lesquelles ils sont utilisées (eau salée, chaleur). Les locations d’hélicoptères et d’autres avions qui ont lieu chaque année ne suffisent pas à pallier le manque.

Pourtant, il y a trois ans, le 20 juillet 2022, après l’incendie catastrophique qui avait ravagé 20 000 hectares de forêt dans les Landes, Macron avait promis l’achat d’avions supplémentaires. L’État français avait alors prévu de commander quatre nouveaux Canadair pour 2028. Mais la ligne de crédit pour deux d’entre eux a été annulée en décembre 2024 par le gouvernement Attal. Aujourd’hui, les pompiers ne disposent toujours que des mêmes douze appareils. Un canadair coûte environ 35 millions d’euros l’unité. Soit la moitié du prix d’un Rafale sans aucun équipement. Et l’armée française a acheté au total 234 de ces avions destinés, eux, à cracher le feu.

À cette absence de volonté politique de l’État s’ajoute le fait que les Canadair ne sont plus produits depuis dix ans. L’entreprise les construisant ne considérait pas cette production assez rentable au vu des faibles volumes de commande.

Les pompiers épuisés, les habitants chassés de chez eux, les agriculteurs ruinés, les vacanciers paniqués devront donc se contenter des bonnes paroles du gouvernement. Le ministre de l’Intérieur lui-même avertit que l’été sera chaud et qu’il convient d’être prudent. Mais ils se gardent bien tous d’en finir avec cette politique qui consiste à réduire les moyens, à économiser sur la protection en en connaissant les conséquences.

La multiplication et l’extension des incendies, de la Sibérie au Canada, du bassin méditerranéen à la Californie, sont des conséquences du réchauffement climatique. Qui est lui-même le produit de la course au profit, de la liberté totale laissée aux grands industriels de faire ce qu’ils veulent, où ils veulent, comme ils veulent, sans se soucier des conséquences.

Les incendies en cours éclairent, au-delà des mensonges minables des politiciens au pouvoir, la faillite de tout un système social.

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